Manifestation contre le "mur de la honte" au port de Calais

Des migrants se nourrissent de plats chauds servis par des organisations humanitaires, le 29 octobre 2014, à Calais. - Philippe Hugen - AFP
Plusieurs centaines de personnes, 500 selon la police, se sont rassemblées jeudi à Calais, à l'appel notamment d'Emmaüs. Ils dénoncent la construction d'un "mur de la honte" autour du port, dans le cadre de la Journée international des migrants. "Nous sommes tous réunis pour refuser qu'un nouveau mur soit construit à nos portes, à Calais, tous réunis pour dire non au 'mur de la honte'", a déclaré dans un discours le président d'Emmaüs France Thierry Kuhn. Dès hier, l'humanitaire dénonçait "des solutions sécuritaires qui créent de l'insécurité", pointant des "situations terribles et indignes de notre pays" dans lesquelles "vivent des hommes, des femmes et des enfants".
Des poids-lourds pour passer la Manche
Environ 2.500 migrants, selon la préfecture du Pas-de-Calais, installés dans des campements et des squats, originaires pour la plupart de l'est de l'Afrique, se trouvent actuellement à Calais, avec l'espoir de se rendre illégalement en Grande-Bretagne, considérée comme un Eldorado. Ils profitent notamment des ralentissements de la circulation sur la rocade menant au port pour prendre d'assaut les poids lourds qui s'apprêtent à embarquer à bord des car-ferries et se cacher dans les remorques.
Une clôture renforcée, fruit d'un accord franco-britannique
Un accord franco-britannique conclu en septembre prévoit notamment le renforcement de la clôture du port existante et la construction d'une barrière le long d'une partie de la rocade menant aux installations portuaires pour prévenir les assauts.
L'appel du Mouvement Emmaüs et l'Organisation pour une citoyenneté universelle a été signé par plus de 80 associations et organisations, selon Emmaüs. Depuis le mois d'octobre, le mouvement Emmaüs qui regroupe 283 groupes associatifs et 18.000 compagnons, salariés et bénévoles, vient en aide aux migrants de Calais. Chaque semaine, un ou deux camions leur livrent vêtements, couvertures, matériel d'hygiène et nourriture, selon Thierry Kuhn.