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Le Pen: "Ce qui se passe à Calais est un pied de nez à la République"

Marine Le Pen à Calais le 24 octobre.

Marine Le Pen à Calais le 24 octobre. - BFMTV

La présidente du Front national est à Calais pour y parler immigration, alors que la tension montre entre les migrants qui ont trouvé refuge dans la ville.

Calais fait l'actualité en France, et cela n'a pas échappé à Marine Le Pen. La présidente du Front national est présente dans la ville du Pas-de-Calais vendredi "pour y évoquer la situation très grave que connaît la ville", après "l'afflux de centaines de migrants clandestins supplémentaires", indique FN dans un communiqué publié jeudi soir.

Lors d'une rencontre avec des Calaisiens, Marine Le Pen a pris la parole rapidement devant la presse. "L'UMP et le PS ne font rien!", dénonce-t-elle. "On ne prend pas la mesure de cette population, on ne veut pas régler le problème de l'immigration clandestine. Je viens dire qu'il faut le faire, encore faut-il en avoir le courage".

Cette visite intervient alors que la tension monte entre migrants. Mercredi, de nouvelles rixes ont eu lieu dans une rue de la ville, où les clandestins viennent s'approvisionner dans des magasins discount. La police a dû s'interposer. D'autres migrants ont tenté d'essayer de monter dans des camions forcés de stationner sur la rocade, en partance pour l'Angleterre.

"Ils violent la loi de la République"

"Aujourd'hui, en 2014, il n'y a plus d'Etat de droit à Calais. A Calais c'est la jungle, la population est abasourdie (...) les forces de l'ordre ne reçoivent pas d'ordre", a ajouté Marine Le Pen un peu plus tard au micro de BFMTV. 

La présidente du FN a ensuite détaillé les mesures pour cesser, selon elle, "de rendre notre pays attractif". "Il faut suspendre l'application de Schengen, retrouver la maîtrise de nos frontières", a-t-elle martelé. "Il faut arrêter l'aide médicale d'Etat", "arrêter le regroupement familial", "arrêter les aides diverses et variées", "arrêter les centres pour accueillir les migrants", a-t-elle encore énuméré.

"J'entends 'les pauvres migrants'", a-t-elle asséné, mais "ce sont des clandestins, des délinquants, ils violent la loi de la République". Evoquant le sort des routiers, et s'autoproclamant "porte-parole des Calaisiens", Marine Le Pen a expliqué "c'est à cette détresse là que je suis sensible".

Et de fustiger l'exécutif: "les réponses sont contenues dans la loi française, encore faut-il avoir le courage de les appliquer".

Cazeneuve promet des travaux de sécurisation

Jeudi, Bernard Cazeneuve a annoncé le renfort de 100 policiers et gendarmes à Calais, pour sécuriser le port et le centre-ville. Le ministre de l'Intérieur a également promis des travaux pour sécuriser la rocade et le port.

Une demi-compagnie de CRS, soit 35 policiers, est par ailleurs arrivée mercredi à Calais. Elle est chargée d'effectuer des patrouilles à pied et en voiture dans le centre-ville.

Le nombre de migrants a augmenté à Calais: ils sont entre 2.200 et 2.300 actuellement, contre 1.500 à la fin de l'été, selon le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin. Constatant "objectivement" une "augmentation de la délinquance liée aux migrants", il a également souligné "la montée de l'inquiétude" des habitants."Il faut à nouveau sécuriser le centre de Calais", a expliqué le préfet.

A. K. et V.R.