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Politique

Migrants: Cazeneuve à Calais pour "trouver des solutions humaines"

Bernard Cazeneuve à l'Elysée le 13 octobre 2014.

Bernard Cazeneuve à l'Elysée le 13 octobre 2014. - Thomas Samson - AFP

Le ministre de l'Intérieur se rend à Calais pour la première fois depuis sa prise de fonctions. La ville, qui accueille de plus en plus de migrants, est en proie à de vives tensions.

Inspecter, mais aussi rassurer: le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve se rend lundi après-midi à Calais, dans un contexte de tensions liées à l'afflux de migrants dans cette ville de 75.000 habitants.

Sa visite, la première depuis sa prise de fonction en tant que ministre de l'Intérieur, doit lui permettre de recenser le dispositif de sécurité déployé à Calais, un peu moins de deux semaines après avoir annoncé l'arrivée en renfort de 100 policiers. En tout, 450 policiers et gendarmes sont mobilisés dans cette ville de 75 000 habitants. 

Un centre d'accueil bientôt ouvert?

"Il y a un problème humain sérieux" avec des "migrants qui relèvent pour beaucoup du droit de l'asile", a estimé Bernard Cazeneuve lundi sur RTL, rappelant que ces migrants "n'ont pas pris le chemin de l'exode parce qu'ils étaient fascinés par le code de Schengen" mais "parce qu'ils étaient persécutés dans leur pays".

Le ministre va évoquer avec la maire UMP Natacha Bouchart et les associations l'ouverture d'un "centre d'accueil de jour" pour que "personne n'ait faim, n'ait froid, ne soit exposé à des risques sanitaires" cet hiver. Il faut sortir "ces migrants des filières d'immigration irrégulières", qui pratiquent la "traite d'êtres humains", et "leur proposer l'asile", a-t-il plaidé. C'est un "problème européen, franco-britannique et franco-français", a jugé le ministre de l'Intérieur.

Des Erythréens fuyant la dictature

Il y a un peu moins d'un an, le prédécesseur de Bernard Cazeneuve, Manuel Valls, présentait à Calais un plan de sécurisation de la ville et une lutte renforcée contre l'immigration clandestine. On ne recensait alors que de 350 à 650 migrants, selon les sources.

Depuis, des migrants souvent venus de l'ouest de l'Afrique ou d'Afghanistan, passés par la Méditerranée et l'Italie, n'ont cessé de se presser en nombre croissant à Calais, le port du continent le plus proche de l'Angleterre, leur eldorado. Résultat: alors qu'ils n'étaient encore que 1.500 à la fin de l'été, ils seraient aujourd'hui 2.200 à 2.300, dont beaucoup d'Erythréens fuyant la dictature, à se maintenir dans Calais et son agglomération, selon la préfecture.

A. K. avec AFP