La médecine libérale manifestait à Paris

1.600 professionnels de la médecine libérale ont défilé dimanche à Paris. - -
Quelque 1.600 professionnels de santé selon la police, médecins mais aussi dentistes, opticiens, kinés, ont manifesté dimanche pour défendre la médecine libérale, dénonçant l'encadrement des dépassements d'honoraires et les réseaux de soins mutualistes.
Du colorant rouge dans les fontaines parisiennes
C'est la quatrième manifestation de personnels médicaux en trois semaines. Le mouvement de mécontentement chez les libéraux s'est aussi traduit par une grève d'une semaine des chirurgiens et anesthésistes dans les cliniques privées à la mi-novembre.
Pour symboliser "l'assassinat" de la médecine libérale, quelques praticiens avaient, avant le défilé, mis du colorant alimentaire rouge dans plusieurs fontaines de Paris, suscitant la curiosité des badauds.
Les principaux organisateurs étaient le syndicat Le Bloc (chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes) et la nouvelle Union française pour la médecine libre (UFML).
Mais était présent aussi le syndicat de chirurgiens-dentistes FSDL (Fédération des syndicats dentaires libéraux), la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP).
Contre la ministre et les mutuelles
Le cortège est parti en début d'après-midi de la place Edmond-Rostand, près du jardin du Luxembourg pour se rendre à la Mutualité française (XVe).
"Marisol, t'es foutue, on est dans la rue", ont scandé à plusieurs reprises les manifestants à l'adresse de la ministre de la Santé Marisol Touraine. Plusieurs manifestants portaient des T.shirts avec l'inscription : "Les médecins ne sont pas des pigeons" du nom du mouvement de colère lancé sur Facebook il y a quelques semaines, en réaction à "l'avenant 8" à la convention médicale qui encadre les dépassements d'honoraires.
Les slogans contre les complémentaires santé étaient nombreux: "Les médecins vous soignent, les mutuelles vous saignent". Nombre de médecins libéraux reprochent aux mutuelles leur "opacité" financière, leurs frais de gestion importants, au détriment, disent-ils, du remboursement de soins.
Mais, surtout, ils les accusent de vouloir limiter les dépassements d'honoraires et de vouloir porter atteinte à la liberté de choix du patient par leurs réseaux de soins qui, affirment-ils, s'étendront aux médecins alors qu'ils concernent essentiellement, jusqu'à présent, les dentistes et les opticiens.