CGT: une employée tente de se suicider

La CGT resterait la première organisation syndicale chez les fonctionnaires, selon Thierry Lepaon. - Eric Cabanis - AFP
Une employée confédérale de la CGT, qui se dit victime de harcèlement, a fait une tentative de suicide lundi au siège du syndicat à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Selon un certificat médical établi mardi par les urgences du Centre hospitalier intercommunal André-Grégoire à Montreuil, la salariée de 53 ans a été prise en charge après une "tentative de suicide par ingestion médicamenteuse volontaire sur son lieu de travail dans un contexte de souffrance au travail".
"Je suis trop petite en face de la grande machine Confédération"
Un arrêt de travail de 13 jours lui a été prescrit. Colette Duynslaeger, administratrice du syndicat, a confirmé les faits qui se sont déroulés lundi, indiquant qu'un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire allait se réunir prochainement sur le sujet. "Nous sommes très choqués et bouleversés à la CGT.
C'est une personne très fragile qui était suivie toutes les semaines par la médecine du travail", a ajouté Mme Duynslaeger, tout en précisant que les jours de cette employée "ne sont pas en danger". Dans un mail d'adieu envoyé à son mari et à une dizaine de dirigeants de la CGT, dont trois membres du bureau confédéral, l'employée décrit le harcèlement moral que lui feraient subir trois collègues et supérieurs "depuis 2008".
Elle les accuse de vouloir l'"exclure" au profit d'une "copine". "On souhaite tellement ma mort au 8e", l'étage de la direction notamment occupé par le secrétaire général Philippe Martinez, dénonce-t-elle. Elle qualifie les "dirigeants de la CGT" de "patrons sans pitié". "J'en peux plus... Je suis exténuée", écrit-elle, dénonçant "un médecin du travail qui joue la sourde muette", "des élus du personnel qui me laissent tomber" et "des dirigeants qui jouent l'autruche pour ne pas avoir à se positionner". "Je suis trop petite en face de la grande machine Confédération qui broie, trop petite et toute seule", ajoute-t-elle.
La salariée avait déjà fait deux tentatives de suicide, selon son mari.