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Société

Macron veut "anéantir" les violences sexuelles et appelle les victimes à déposer plainte

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Au cours d'une conférence de presse ce vendredi à Göteborg, en Suède, le président de la République a souligné l'importance du débat public sur les violences sexuelles et souhaité que les "criminels" soient "punis concrètement" en justice.

Le Président français s’est exprimé ce vendredi pour la première fois en longueur au sujet des violences sexuelles. Lors d’une conférence de presse au sommet social européen à Göteborg, en Suède, Emmanuel Macron a appelé à "changer l’état d’esprit de la société" pour "anéantir" les violences sexuelles.

Peu après les premières accusations de violences sexuelles à l'encontre du producteur de cinéma américain Harvey Weinstein, le président de la République avait rapidement évoqué le sujet, assurant avoir engagé des démarches pour lui retirer la légion d’honneur.

Il avait également déclaré qu’il fallait en passer "par la loi" pour juger ces actes et souhaité une procédure de "verbalisation" plus simple, mais toute prise de parole officielle sur le sujet avait été repoussée au 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes.

Néanmoins, Emmanuel Macron a profité d’une question d’une journaliste suédoise pour prendre la parole plus tôt que prévu sur le sujet, après que le Premier ministre suédois Stefan Löfven a dénoncé "une honte pour nos sociétés".

"Ce genre de tragédie n’arrive pas simplement en Suède. Nous avons été confrontés à la même situation, nous avons ressenti la même honte", a assuré le Président français.

"Nous voyons une violence cachée, insoutenable"

Celui-ci a rappelé que lors de sa campagne présidentielle, son équipe avait fait un sondage auprès des Français et relevé le harcèlement sexuel comme l’une des priorités.

"C’est la raison pour laquelle (...) c’est une des priorités de mon mandat", a assuré Emmanuel Macron, qui avait été néanmoins critiqué pour l’absence de ministère des Droits des femmes dans son gouvernement, pourtant une promesse de campagne.

"Aujourd’hui, (...) nous voyons une violence cachée, insoutenable", a-t-il constaté. "Je pense qu’il faut changer l’état d’esprit de la société", a estimé le Président français. "Nous devons supprimer cette pulsion que certaines personnes ont de devoir dominer d’autres personnes. C’est une sorte de violence sociale, une violence sexuelle qui doit être anéantie", a-t-il insisté.

"Nous devons éviter de remplacer la traduction en justice"

Emmanuel Macron a souligné le besoin non seulement d’"éduquer les jeunes", mais aussi "tout le monde (...) afin d’éviter que ce genre d’atrocités se perpétue".

Le président de la République a ensuite rappelé le besoin d’un cadre judiciaire. "Je pense que nous devons avoir un débat ouvert, certes, mais nous devons éviter de remplacer la traduction en justice", a-t-il estimé.

"Le débat public est là pour prévenir ce genre de comportement, (il) n’est pas là pour juger des cas spécifiques", a déclaré Emmanuel Macron, incitant les victimes à aller voir les forces de l'ordre et à se "protéger". 

Il a exprimé le souhait d'"accroître le rôle de la police dans ce genre de priorités". "Les criminels doivent être punis concrètement, pas simplement critiqués ou condamnés par l’opinion publique", a-t-il ajouté. 

Liv Audigane