BFMTV
Logement

Près de 500 décès de SDF recensés en 2014

Avec l'hiver, de nouvelles places d'hébergement d'urgence vont être mises en place en Ile-de-France.

Avec l'hiver, de nouvelles places d'hébergement d'urgence vont être mises en place en Ile-de-France. - Kenzo Tribouillard - AFP

Près de 500 décès de SDF ont été recensés en France en 2014 par le Collectif les morts de la rue, soit une moyenne de 9 décès par semaine, selon le rapport annuel du Collectif dévoilé jeudi.

Selon ce rapport, 498 décès de SDF ont été signalés au Collectif pour l'année 2014, ainsi que 72 décès de personnes anciennement SDF mais dont la mort, survenue quelques années après leur sortie de rue, peut être considérée comme le résultat de leur vie précédente, a expliqué à l'AFP le président des Morts de la rue, Nicolas Clément. "On estime qu'on a recensé entre 1/5e et 1/6e des disparitions de SDF", explique-t-il. 

Des pics de décès en octobre et en juin

Une étude de l'Inserm-CepiDc de 2011 a évalué le nombre total de décès de SDF à 2.908 (entre 1.450 et 4.361). Selon le rapport, les personnes décédées étaient majoritairement des hommes (88%), morts en moyenne à 49 ans, alors que l'âge moyen de décès des hommes dans la population générale s'établit à 79 ans, souligne Nicolas Clément. Ces décès sont survenus tout au long de l'année, et pas seulement l'hiver, insiste le Collectif.

Deux pics sont cependant à noter, en octobre et en juin, deux périodes charnières où les sans-abri sont obligés de changer de vie, de casser leurs habitudes et de rompre les liens fragiles qu'ils ont pu nouer. "En octobre, quand ils commencent à se préoccuper de savoir où ils vont passer l'hiver, et qu'ils quittent l'endroit où ils s'étaient installés pendant l'été, et en juin, quand les hébergements d'hiver se ferment", explique Nicolas Clément.

"Ce qui tue, c'est l'usure"

Ils meurent d'abord de maladies (50%), comme les cancers, les maladie cardiovasculaires, notamment pour les plus âgés. Ils meurent également de causes externes (28%) comme les agressions, les accidents et les suicides, en particuliers pour les plus jeunes. Les 22% de décès restants sont de causes inconnues du Collectif. Seuls 6 décès, soit moins de 1% des décès signalés, sont dus à une hypothermie. "Mais ce qui tue, c'est essentiellement l'usure", insiste Nicolas Clément.

Parmi les décès, on trouve 35 morts de migrants en situation irrégulière, dont 12 en Nord-Pas-de-Calais suite à des accidents de circulation, 6 décès d'habitants de bidonvilles ou de squats, et 5 décès de mineurs de moins de 15 ans. Le collectif organise régulièrement des cérémonies pour les SDF décédés, parce que pour eux "c'est important de se dire 'on ne meurt pas comme des chiens'". "Mais ça ne suffit pas. On veut sensibiliser aux anomalies de la mort à la rue", dit Nicolas Clément, qui insiste sur "la prévention des décès" et "l'accompagnement dans la sortie de la rue".

la rédaction avec AFP