Familles sans hébergement à Clermont-Ferrand: vers une quatrième nuit dehors?

Une toute petite minorité de familles a accepté mercredi soir de rejoindre un gymnase situé plus près du centre-ville que le premier proposé l'avant-veille. - -
Troisième nuit dehors pour les familles privées d'hébergement d'urgence qui avait occupé l'église des Minimes lundi après leur expulsion.
Alors qu'ont eu lieu, tout au long de la journée de mercredi à Clermont-Ferrand, des discussions entre les pouvoirs publics et les associations, la Préfecture du Puy-de-Dôme a publié dans l'après-midi un communiqué indiquant la mise à disposition d'un gymnase plus près du centre-ville. Mais mercredi soir, peu de familles ont accepté la proposition. D'après nos informations, seule une vingtaine de personne s'y seraient rendues.
Garder une visibilité médiatique
Lundi, un premier gymnase situé à dix minutes à pied du lieu où ces familles sont installées avaient été avancé en guise de solution provisoire par les services de la préfecture. La proposition avait essuyé un refus.
Les divergences sur le bien-fondé qu'ont ces réfugiés à occuper la place de Jaude, en plein centre-ville, se font jour même au sein des associations.
Selon Emmanuel Bouhier, porte-parole de la Cimade, la solution du gymnase aurait l'avantage de permettre d'attendre des dispositifs plus durables dans de meilleures conditions, sur le plan sanitaire notamment. Elle permettrait également, a-t-il dit, de "placer les familles sous la responsabilité des autorités locales". "C'est à elles de gérer la situation d'urgence et non au mouvement associatif", a-t-il ajouté souhaitant toutefois que "les solutions viennent vite".
D'autres associations se montraient toutefois beaucoup plus réservées, estimant que les personnes privées de logement devaient rester sur place, tant que ne serait pas proposée une régularisation de leur situation.
Plus de 300 personnes à la rue
Lundi, plus de 360 personnes dont la moitié d'enfants - des réfugiés des Balkans et d'Afrique demandeurs ou déboutés du droit d'asile, mais aussi des mères seules avec enfant(s), des femmes victimes de violences ou des SDF, ont dû quitter les hôtels où elles étaient hébergées, faute de financement.
Hormis les familles monoparentales avec enfant(s) de moins de trois ans, prises en charge par le département, la grande majorité s'est retrouvée à la rue.
Par ailleurs, l'enquête ouverte après l'incendie qui s'était déclaré dans l'église où les personnes en détresse s'étaient réfugiées lundi soir, se poursuit, a indiqué le parquet de Clermont-Ferrand.