Clermont-Ferrand: 300 personnes toujours privées d'hébergement campent devant l'église

Mardi, le problème d'hébergement d'urgence en centre-ville de Clermont-Ferrand n'était toujours pas réglé. - -
La situation était toujours bloquée mardi soir à Clermont-Ferrand où environ 300 personnes privées d'hébergement d'urgence campaient devant une église du centre-ville dont ils avaient été évacués dans la nuit après un début d'incendie.
Des réfugiés originaires des Balkans ou d'Afrique
Ces demandeurs ou déboutés du droit d'asile originaires des Balkans ou d'Afrique, accompagnés de nombreux enfants, attendaient sur la place de Jaude l'issue de négociations entre associations et pouvoirs publics.
Ceux-ci ont proposé de les loger dans un gymnase, mais les intéressés ont refusé cette solution temporaire et réclament un logement durable.
"Tout est mis en oeuvre afin qu'aucune des personnes concernées ne se trouve sans solution d'hébergement", a affirmé dans un communiqué le ministère du Logement. "L'ensemble des opérateurs publics et des collectivités ont été sollicités", a-t-il ajouté.
L'Etat et l'Anef (115) se renvoient la balle
Plus de 360 personnes sont privées d'hébergement d'urgence depuis lundi à Clermont-Ferrand où l'Anef, l'association qui gère le 115 dans le département, a décidé de ne plus payer les hôteliers assurant cet hébergement, faute de financement suffisant de l'Etat.
Après une première réunion infructueuse en préfecture lundi, les familles avaient trouvé refuge pour la nuit dans l'église voisine, mais l'édifice a été évacué tôt mardi matin après un début d'incendie qui pourrait avoir une origine criminelle. Le parquet a ouvert une enquête.
L'Anef, qui emploie 110 salariés, a expliqué lundi qu'elle n'avait plus les moyens de payer les hôteliers assurant l'hébergement d'urgence, l'Etat ne lui ayant remboursé que 5% des frais avancés depuis janvier, selon son directeur, Gilles Loubier.
Le gouvernement "a délégué 400.000 euros de crédits afin d'apporter une solution de financement", précise le ministère, ajoutant que les difficultés financières de l'Anef "vont faire l'objet d'une étude approfondie quant aux responsabilités respectives et au possible dysfonctionnement budgétaire ayant conduit l'association à se trouver dans cette situation".
Mais pour l'Anef, les 400.000 euros ne seront pas disponibles concrètement avant "au moins un mois" et ne couvrent qu'une partie de la dette déjà contractée auprès des hôteliers, sans assurer les hébergements futurs.
La préfecture, soulignant que l'Etat a augmenté son engagement financier de 20% à 2,2 millions d'euros dans le Puy-de-Dôme, avait insisté lundi soir pour que la ligne téléphonique du 115 soit rétablie.