Apparu : « Une expulsion, c'est toujours un drame humain »

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Plus d'expulsions locatives jusqu'au 15 mars. La trêve hivernale est en vigueur depuis ce dimanche 1er novembre. En France, près de 2 millions de ménages ont du mal à payer leur loyer. Parmi eux, 500 000 sont en situation d'impayés.
Les associations d'aide au logement s'inquiètent de l'augmentation des expulsions. Il y en a eu 12 000 l'année dernière. Une hausse de 150% en 10 ans selon la Fondation Abbé Pierre. Et tandis que l'association Droit au Logement (DAL) accuse certaines préfectures d'avoir accéléré les expulsions avant la trêve hivernale, Benoist Apparu, secrétaire d'État chargé du Logement et de l'Urbanisme dément vivement : « c'est faux. Soyons concrets, il y a eu plus d'expulsions évidemment ce dernier mois que depuis 6 mois. Tout simplement parce que les dossiers arrivent en fin de parcours, ils sont traités en fin de parcours et c'est évidemment avant le 1er novembre, avant la trêve. Par contre, il n'y a pas de consigne donnée aux préfets disant "virez-moi le maximum de personnes", ça n'aurait évidemment aucun sens. »
Protéger les « petits propriétaires »
« Une expulsion, c'est toujours un drame humain, poursuit Benoist Apparu. C'est toujours d'une grande violence. Parce que quand vous imaginez un gendarme qui vient à votre appartement à 6h du matin et qui vous dit "vous partez", c'est forcément un drame humain. La question que l'on doit se poser, c'est de savoir comment on peut mieux prévenir les expulsions et comment on les utilise véritablement en dernier recours. »
Défavorable à l'idée d'un moratoire interdisant les expulsions sur toute l'année, le secrétaire d'État chargé du Logement tente de se justifier, en soulignant le problème de la protection des petits propriétaires : « quand le loyer d'un petit propriétaire, par exemple un couple de personnes âgées qui a acheté un appartement pour se faire un complément de retraite, n'est pas payé, c'est un drame pour eux aussi. S'imaginer que tous les propriétaires sont tous des gens qui ont 500 logements et pour qui un de plus ou un de moins ne changerait rien, c'est faux. »
Pour écouter l'intégralité de l'interview de Benoist Apparu, cliquez ici.