Les "convois de la liberté" en route pour Bruxelles, malgré l'interdiction de manifester
De Brest à Toulouse en passant par Nice et Strasbourg, le mouvement qui se nomme "convois de la liberté" a d'abord rallié Paris ce week-end, avant de rejoindre le nord de la France, sur la route de Bruxelles. 1300 véhicules étaient regroupés près de Lille hier soir, et certains sont partis dans la nuit en direction de la capitale voisine, malgré une interdiction des autorités belges.
Ce mouvement français rassemble des opposants au pass vaccinal mais aussi des manifestants aux revendications sociales portant sur le pouvoir d'achat ou le coût de l'énergie.
"On ne sait pas jusqu'où on va aller mais on chemine"
D'après un journaliste de BFMTV présent dans les convois, 1000 véhicules ont franchi la frontière dans la nuit de dimanche à lundi, et de possibles points de blocages ont été communiqués à l'ensemble des convoyeurs dès dimanche soir: le parlement européen dans le centre de Bruxelles, le siège social de Facebook mais aussi plusieurs médias belges. Le blocage de routes autour de Bruxelles a également été évoqué.
"On ira à Bruxelles pour essayer de bloquer, pour lutter contre cette politique de contrôle permanente", déclarait à l'AFP Jean-Pierre Schmit, un chômeur de Toulouse de 58 ans qui a manifesté samedi à Paris.
"Le programme, c'est petit à petit aller voir toutes les institutions européennes (...), on sait pas jusqu'où on va aller mais on chemine et on fait entendre notre voix", expliquait également à l'AFP Sandrine, une chargée de production de 45 ans venue de Lyon, refusant, comme beaucoup, de donner son nom.
Du côté des convois, la stratégie est pour l'instant d'éviter les forces de l'ordre. Les véhicules arrivés en petits groupes aux abords de Bruxelles attendent ainsi un point de ralliement dans un lieu où les autorités ne seraient pas forcément présentes. Outre la France, d'autres cortèges provenant de pays européens devraient les rejoindre à Bruxelles, que ce soit depuis le Portugal, le Luxembourg ou encore les Pays-Bas.
"Nous vous conseillons de ne pas vous rendre à Bruxelles en voiture"
Mais côté Belgique, dès ce weekend, les autorités ont fait savoir qu'elles interdisaient toute manifestation dans la capitale "avec des véhicules motorisés", et ce "pour empêcher le blocage de la région Bruxelles-Capitale".
"Nous vous conseillons de ne pas vous rendre à Bruxelles en voiture", prévenait également la police fédérale belge dimanche, dans un message diffusé en quatre langue (néerlandais, français, allemand et anglais).
Seul un rassemblement sur le parking C de Brussels Expo (nord de la capitale) sera toléré est-il également écrit. Sur les autoroutes menant à Bruxelles, des panneaux rappellent la mesure prise avec des messages comme "Manifestation Bruxelles interdite".
Le premier ministre Alexander De Croo avait pourtant conseillé vendredi aux manifestants de renoncer à venir à Bruxelles.
"Je dis à ceux qui viennent de l'étranger: regardez les règles en Belgique. Nous n'avons jamais eu de règles trop dures et nous n'en avons plus tellement. Alors plaignez-vous chez vous", a-t-il lancé.
Des contrôles sont prévus à la frontière et les véhicules qui viendraient vers la capitale malgré l'interdiction seront déviés, ont averti les autorités belges. L'aéroport de Bruxelles a conseillé aux voyageurs de prendre leurs précautions lundi et de venir en train par crainte d'un blocage des voies d'accès.