Le zoo d'Amnéville soupçonné d'avoir voulu se débarrasser de son ours Olaf dans une déchetterie

Personne n'est aujourd'hui capable de dire ce qui est arrivé aux restes de l'ancienne star du zoo de Moselle, l'ours Olaf. Un mystère de plus pour un établissement déjà pointé du doigt pour ses pratiques douteuses.

Qu'est-il arrivé à l'ours Olaf, juste après sa mort à l'été 2018? Cette question hante les amoureux des animaux et les personnes qui s'en sont occupé pendant des années au zoo d'Amnéville, où il était l'animal star. Ce dernier s'est éteint dans son sommeil le 27 juillet, à l'âge de 31 ans. Ce jour-là les températures sont caniculaires, la direction du parc cherche alors à se débarrasser au plus vite de son corps avant que les odeurs de putréfaction n'incommodent les visiteurs. Elle décide de faire intervenir la société de transports de Rombas, qui achemine habituellement les déchets des restaurants du zoo, révèle France Bleu Lorraine.

Un cadavre d'ours à la déchetterie

Problème: le transporteur apprend que l'équarrisseur, qui transforme et valorise les restes des animaux, est fermé. Il est alors redirigé vers une installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) située à Aboncourt. Un lieu pas du tout adapté pour recueillir le cadavre d'un ours en décomposition. Ce que la direction du centre en question va faire savoir: 

"Nous avons bien refusé un cadavre d'ours le 27 juillet 2018 et nous avons signalé l’incident aux autorités", a confirmé auprès de France Bleu la communauté de communes de l'Arc Mosellan, qui gère l’usine d'Aboncourt.

Dans le détail, les salariés intervenant ce jour-là ont décrit une livraison à l'odeur insupportable, exacerbée par les fortes chaleurs de l'époque.

"On a tronçonné Olaf "

Après avoir fait machine arrière, le corps de l'animal est ramené au zoo. "On a tronçonné Olaf", se souvient un employé du parc animalier d’Amnéville, toujours auprès de nos confrères. Une situation dure à vivre pour les employés et soigneurs du parc présents au moment des faits.

Ce qu'il est advenu des restes de l'ours? Le mystère demeure. Mais ce dernier s'inscrit dans une longue liste de pratiques obscures qui sont actuellement reprochées au zoo d'Amnéville. Une précédente enquête de France Bleu Lorraine accuse en effet le parc d'avoir déjà découpé le corps d'autres animaux, parmi lesquels une éléphante, avant de les enfouir en forêt. Avec comme objectif de faire des économies pour un parc criblé de dettes.

Il n'est par ailleurs pas exclu, toujours selon ces deux enquêtes, que d'autres animaux se soient retrouvés dans la déchetterie d'Aboncourt, sans être ce coup-ci repérés par les salariés de ladite usine.

En plus de ces soupçons, le zoo d'Amnéville est également visé par une enquête pour des pratiques financières douteuses à laquelle s'ajoute le fait qu'une dizaine de salariés dénoncent le fichage de certains membres du personnel. En tout, 120 personnes poursuivent actuellement le parc mosellan devant les prud'hommes.

Romane Ganneval