Le « vrai coût » du bac ? 1,5 milliard d'euros !

« 1,5 milliard pour refuser l'accès à l'enseignement supérieur à 60 000 élèves (...) Ces ressources seraient peut-être mieux employées » à faire réussir ces élèves, avance le SNPDEN-Unsa. - -
C’est plus de 15 fois les montants annoncés habituellement. L'organisation du baccalauréat coûte plus d'1,5 milliard d'euros, affirme le principal syndicat des personnels de direction de l'éducation, qui réclame un examen plus simple, concentré sur une semaine. Le SNPDEN-Unsa estime à 1 525 215 934 euros « le vrai coût » de l'organisation du baccalauréat général et technologique, alors que « les montants habituellement annoncés oscillent de 50 à 100 millions d'euros ».
Des semaines de cours supprimés
« Nos calculs arrivent à 74 millions (hors baccalauréat professionnel) pour l'organisation des épreuves elles-mêmes ». Mais ce n'est « qu'une modeste part du coût » car l'organisation de l'examen induit « l'annulation de trois semaines des cours » (sur 36 au total) pour les lycéens, monopolisant locaux et personnels. Le coût des semaines de cours supprimés mais « quand même financés par la collectivité est de 1 434 548 000 euros », estime le syndicat. « Le bac commence en mars-avril, voire en février dans certains établissements », et l'organisation d'épreuves dans l'année oblige à supprimer des cours pour tous les élèves, pas seulement en terminale, explique Philippe Tournier, secrétaire général, pour qui les lycéens perdent en trois ans près d'un trimestre de cours. L'ajout cette année de deux épreuves orales de langue a été « l'apothéose », elles ont « réquisitionné environ 200 000 heures de professeurs », pour un coût estimé à 6,5 millions d'euros.
« Un examen, plus simple et plus fiable, est possible en une semaine »
« L'utilité » du baccalauréat, examen « symbolique », sera de « déceler les 55 000 à 60 000 candidats qui ne l'obtiendront pas » et ne pourront pas valider leurs vœux dans le portail d'affectation APB (admission post-bac), où les formations supérieures sélectives ont préalablement « recruté leurs étudiants sur la base du contrôle continu », souligne le SNPDEN. « 1,5 milliard pour refuser l'accès à l'enseignement supérieur à 60 000 élèves (...) Ces ressources seraient peut-être mieux employées » à faire réussir ces élèves, avance le syndicat, réclamant un « choc de simplification ». « Un examen, plus simple et plus fiable, est possible en une semaine ».
Le bac 2013 en chiffres|||
Quelque 650 000 étudiants passent leur baccalauréat cette année, dont plus de la moitié le baccalauréat général. Cet examen emblématique mobilisera 175 000 correcteurs et examinateurs. Chacune des 4 millions de copies donnera lieu à une indemnisation de 5 euros pour les correcteurs.