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Société

Le volailler breton Tilly-Sabco suspend ses exportations

Le poulet à l'export représente 90% du chiffre d'affaires de l'entreprise.

Le poulet à l'export représente 90% du chiffre d'affaires de l'entreprise. - -

Le volailler finistérien Tilly-Sabco va suspendre de manière provisoire sa production de poulets pour l'export à partir de janvier prochain. Un millier d'emplois directs et indirects sont menacés.

Nouveau coup dur pour la Bretagne. Alors que tout le secteur de l’agroalimentaire est sous tension et qu’une nouvelle manifestation est prévue à Quimper samedi malgré la suspension de l’écotaxe, le producteur de volailles Tilly-Sabco annonce un arrêt provisoire des exportations.
En cause, « la détérioration des conditions de marché » justifie le PDG de la société Daniel Sauvaget. Depuis cet été, la Commission Européenne a décidé de stopper les aides accordées aux exportateurs de poulets congelés. Conjugué à un euro fort et à l'effondrement des prix, Tilly-Sabco ne peut plus lutter contre la concurrence brésilienne. Le 18 juillet, Bruxelles avait décidé de supprimer les aides à l'exportation pour les petits poulets congelés, dont la France restait quasiment la seule bénéficiaire, avec en premier lieu les groupes bretons Doux et Tilly-Sabco. Après cette décision, Tilly-Sabco avait déjà réduit ses exportations de 40%.
Le PDG du volailler a toutefois assuré jeudi soir que l'arrêt provisoire de l'activité de poulet à l'export n'entraînerait pas de licenciements dans l'immédiat, mais du chômage partiel.
Le poulet à l'export représente 90% du chiffre d'affaires de l'entreprise et occupe la quasi-totalité de ses employés (300 sur 340 salariés).

« Le chômage partiel pallie une situation d'urgence »

Pascale, salariée de l'entreprise « ne [comprend] pas que personne ne bouge ». Elle est déterminée à se battre jusqu’au bout « Si c’est ça, l’Europe, nous enlever notre pain de la bouche, c’est triste. On ne laissera pas faire ça » lance-t-elle.
Selon Corinne Nicole, déléguée CGT de l'entreprise, la position du PDG sur le chômage partiel ne rassure pas du tout les salariés. « Le chômage partiel pallie une situation d’urgence, mais ce que veulent les salariés, c’est avoir du travail. Ils craignent de perdre leur salaire à court terme si rien n’est fait. Si ça continue, ils vont aller rejoindre les salariés de chez Gad ».

« Il faut prendre des décisions rapides »

Daniel Sauvaget, le PDG de Tilly-Sabco se défend de « menacer » ses salariés : « Nous tentons de mobiliser les pouvoirs publics sur la réalité de l’économie de notre filière. Je défends cette entreprise que j’ai sauvée il y a six ans. » Il convient selon lui de « prendre des décisions rapides » et de « réparer notre modèle économique ».
Le gouvernement s'efforce de trouver des solutions pour maintenir l'activité a déclaré le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot.

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C. Béziau et avec J. Morin