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Le prix de l’électricité pourrait s'envoler de près de 10% cet été

François Hollande refuse d'appliquer cette hausse immédiatement.

François Hollande refuse d'appliquer cette hausse immédiatement. - -

A cause d’une différence entre les coûts de production et les tarifs de l’électricité en 2012, la Commission de régulation de l’énergie estime que les prix de l’électricité devraient grimper cet été, entre 6,8 et 9,6%. « Pas de rattrapage immédiat » des prix, répond François Hollande.

Préparez-vous à voir votre facture d’électricité gonfler. Cet été, les tarifs de l’électricité pour les ménages devraient augmenter de 6,8 à 9,6% pour couvrir les coûts d’EDF, estime la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Elle a en effet constaté un écart d’1,47 milliards d’euros entre les coûts supportés par EDF et les tarifs d’électricité fixés en 2012, explique la commission dans un rapport sur les coûts de production et de commercialisation d'EDF.

Selon les calculs du régulateur, le tarif bleu d'EDF, destiné aux particuliers, devrait ainsi augmenter de 6,8% à 9,6% cet été, puis d'environ 3,2% en 2014 comme en 2015. Il faudrait en plus ajouter un rattrapage de 7,6% (qui pourrait être étalé dans le temps) pour compenser la hausse nettement insuffisante de ce même tarif l'an dernier.

« Il n'est pas question d'accepter une telle hausse »

François Hollande a exclu mercredi en Conseil des ministres de procéder « immédiatement » au rattrapage du retard accumulé sur les hausses des tarifs d'EDF « compte tenu du niveau du pouvoir d'achat », a rapporté Najat Vallaud-Belkacem.Selon la porte-parole du gouvernement, le chef de l'Etat a eu des propos « clairs » sur le sujet. « Nous n'envisageons absolument pas de procéder au rattrapage du retard accumulé depuis plusieurs années immédiatement, compte tenu du niveau du pouvoir d'achat des Français », a-t-elle déclaré, soulignant que « le rapport de la Commission de régulation de l'énergie est une contribution sur laquelle nous allons travailler ».

« Il n'est pas question d'accepter une telle hausse de l'électricité cumulée au regard du pouvoir d'achat des Français », a aussi répondu la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho à la sortie du Conseil des ministres (par ailleurs invitée ce mercredi sur RMC et BFMTV pour parler des gaz de schiste face à Laurence Parisot), qui précise que le gouvernement se prononcera en juillet sur les tarifs « en tenant compte des coûts de production mais aussi du pouvoir d'achat ».

Des investissements en hausse de 5% par an

Le gouvernement Ayrault avait décidé l'an dernier de limiter à 2% la hausse annuelle des tarifs réglementés de l'électricité, alors que la CRE avait préconisé une hausse bien plus élevée, et elle a de plus revu à la hausse les coûts d'EDF l'an dernier. Du coup, la CRE dit avoir constaté un écart de 1,47 milliard d'euros l'an dernier entre les recettes et les coûts d'EDF pour les tarifs réglementés.
D'après la CRE, ces augmentations permettraient de refléter la progression des charges d'EDF, en raison notamment de ses investissements croissants pour la maintenance et le renforcement de la sûreté du parc nucléaire hexagonal. Après une analyse approfondie détaillée sans précédent, elle estime que les coûts de l'électricien historique ont augmenté de 5,1% par an entre 2007 et 2012 pour les charges fixes et variables, de 2,9% sur la même période pour les charges de capital, et de 6,3% pour ce qui concerne les dépenses commerciales.

Mathias Chaillot avec agences