Le président du CFCM juge "inadmissibles" les propos de l'imam de Brest

L'imam de Brest Rachid Abou Houdeyfa le 20 novembre 2015. - Fred Tanneau - AFP
Le président du Conseil français du culte musulman, Anouar Kbibech, a jugé vendredi "inadmissibles" et "condamnables à plusieurs titres" les propos intégristes tenus il y a un peu plus d'un an par l'imam de Brest Rachid Abou Houdeyfa. Dans une vidéo, postée sur internet à l'époque, on voyait l'imam Rachid Abou Houdeyfa expliquer à des enfants que celui qui écoute de la musique risque d'être transformé "en porc ou en singe".
Face à l'avalanche de réactions provoquées par ces propos, le jeune prédicateur, qui poste régulièrement des vidéos de ses prêches, avait affirmé que ses paroles n'étaient pas à prendre au premier degré. Il a réitéré ses explications vendredi dans un communiqué posté sur son site. Présent à la rencontre lors de laquelle le président du CFCM l'a publiquement condamné, l'imam de Brest a assuré "regretter amèrement" certains de ses propos. "Tout le monde fait des erreurs dans la vie", a-t-il souligné.
Une procédure de certification des imams
"On ne peut pas tenir ce type de discours, vis-à-vis de mineurs en plus", a estimé Anouar Kbibech, expliquant que le prophète n'avait "jamais dit ce type de monstruosités". "Ces propos ne tombent pas forcément sous le coup de la loi et donc pour le moment on se trouve un peu démunis", a-t-il reconnu, notant cependant que la mise en place d'une "certification" des imams, annoncée onze jours après les attentats de Paris, était en mesure de "prévenir ou empêcher ce type de discours dans les mosquées".
Le CFCM a annoncé mardi la mise en oeuvre d'une "certification" des imams en espérant qu'elle permettra, même si elle n'est pas un passage obligé, de promouvoir un "islam ouvert" face à la radicalisation jihadiste. "On commence déjà à avoir des réactions positives de la part d'un certain nombre d'imams et de mosquées", a souligné le président du CFCM, avant d'entamer sa conférence, au cours de laquelle il a fait état des modalités de cette "certification". Une procédure approuvée par l'imam de Brest, qui a jugé la démarche "très positive".