Le philosophe Alain Finkielkraut entre à l'Académie française

Le philosophe Alain Finkielkraut, âgé de 66 ans, a fait son entrée ce jeudi, à l'Académie française. Un moment fort pour l'essayiste qui a affirmé "C'est à n'y pas croire."

En préambule de son discours d'intronisation, le nouvel Immortel a également déclaré: "C'est aux miens que je pense".

"À mes parents bien sûr, qui ne sont pas là pour connaître ce bonheur: l'entrée de leur fils à l'Académie française alors que le mérite leur en revient", a ajouté le philosophe, connu pour ses emportements et son ardeur à défendre l'identité française ou l'école républicaine.

L'essayiste à succès avait été élu en 2014 à l'Académie française au premier tour, avant que son nom ne soit finalement retiré.

"L'identité malheureuse"

Comme le veut la tradition, l'auteur de "L'identité malheureuse" a fait l'éloge de son prédécesseur, le dramaturge d'origine belge, Félicien Marceau. Reporter à Radio Bruxelles entre 1940 et 1942, ce dernier avait été condamné par contumace à 15 ans de prison, à la Libération, pour collaboration avant que le général de Gaulle ne lui accorde la nationalité française.

"Un défenseur exalté de l'identité nationale, oublieux de ses origines vagabondes et astreint à faire l'éloge d'un collabo: il n'y a pas de hasard, pensent nos vigilants, et ils se frottent les mains, ils se lèchent les babines", a lancé Alain Finkielkraut. Avant la cérémonie, ses amis lui avaient remis son épée d'académicien.

Sur son arme symbolique, le philosophe a demandé qu'il soit gravé une vache normande, un Aleph, première lettre de l'alphabet hébraïque, et cette phrase de Charles Péguy qui résume son engagement: "La République Une et indivisible, notre royaume de France".

A.-F. L. avec AFP