BFMTV
Société

Le Paris de Johnny

placeholder video
Le rockeur, mort à l'âge de 74 ans, a marqué le 9e arrondissement où il a passé son enfance. Devenu une star, il a aussi gardé ses habitudes à Paris du salon de son barbier à sa boutique de motos préférée.

Devenu icône nationale, Johnny Hallyday est d'abord un vrai Parisien. Le chanteur, né en 1943 dans la capitale a grandi dans le 9e arrondissement. Au lendemain de l'annonce de sa mort, la nostalgie est de mise dans le quartier. Rue Victor Massé, la boutique de guitares de Jean-Philippe Drouet se trouve juste à côté de la clinique où Johnny a vu le jour.

"Il habitait dans le quartier et puis il allait dans les squares jouer avec Polnareff et toute la bande de l'époque", raconte le commerçant. 

Toute la bande, c'était Eddy Mitchell et aussi Jacques Dutronc. Les ados qui deviendront plus tard les "Vieilles canailles" viennent rouler des mécaniques au square de la Trinité. 

"C'était le rendez-vous des faux blousons noirs qui se prenaient pour des James Dean... à scooter. On provoquait des bastons à la patinoire Saint-Didier, on affrontait la bande du Sacré-Coeur", avait expliqué Johnny Hallyday dans une interview à L'Express.

"On pouvait le croiser dans les escaliers"

Plus tard, alors que le jeune Jean-Philippe Smet est devenu Johnny Hallyday, il continue de revenir dans ce quartier. Il venait notamment rendre visite à sa tante, au 23 rue Clauzel. 

"Sa tante vivait très modestement au 6e étage et il venait la voir assez régulièrement. On pouvait le croiser dans les escaliers", se souvient Jean-Marc Lustik, qui habitait le même immeuble. 

Devenu une star, Johnny Hallyday s'installera tour à tour aux Etats-Unis, en Suisse ou à Marnes-la-Coquette, où il est mort dans la nuit de mardi à mercredi. Mais tout au long de sa carrière et lors de ses passages à Paris, le rockeur conserve ses habitudes et ses adresses, comme chez son barbier de la rue Saint-Claude, dans le 3e arrondissement.

Un lien d'amitié avec son barbier

Dans le salon, le rasoir personnel de Johnny siglé de ses initiales trône en bonne place. Il y a plus de vingt ans, le chanteur avait poussé la porte de la boutique, au coeur du Marais. 

"Je l'ai vu entrer, je ne savais pas du tout qu'il allait venir. C'était déjà une immense star, donc j'avais beaucoup d'humilité, s'étonne encore Alain, maître barbier. Il m'a demandé un travail un peu particulier. Je lui ai dit, vous êtes un professionnel, je suis professionnel également et je lui ai fait ce qu'il fallait et ça a duré plus de vingt ans".

Au fur et à mesure des rencontres, des liens d'amitié ont lié les deux hommes qui se voyaient régulièrement. Alain était encore il y a quelques jours à Marnes-la-Coquette pour tailler une dernière fois la barbe de Johnny.

"Jusqu'au bout il a voulu avoir une belle image de lui, pour lui même et pour son entourage. Il m'a parlé avec difficulté mais il m'a remercié d'être venu le voir", poursuit Alain. 

Une boutique de motos fétiche à Saint-Cloud

Véritable passionné de belles mécaniques, Johnny Hallyday avait aussi ses habitudes à Saint-Cloud, où il était client régulier d'une concession de motos. Dans la boutique, on se souvient encore de sa première visite en 2005.

"Il a vu une moto qui était près de mon bureau, il s'est assis dessus, il a regardé devant lui pendant au mois 30 secondes dans un silence total. Et puis il m'a regardé en me disant: elle est à vendre? Je lui ai dit oui. Il me dit: elle est à moi", raconte François Fournier, directeur associé de la concession.

Il reviendra ainsi plusieurs fois acheter de grosses cylindrées dans le magasin. Un client pas comme les autres qui a au cours de sa vie collectionné des dizaines de motos prestigieuses. 

C. B avec Dah Magassa, Jeanne Daudet, Jules Chiapello