Le melon peut-il toujours être considéré comme "charentais"? L'ONU va trancher

(photo d'illustration) - BORIS HORVAT / AFP
Il n'est pas impossible, ni rare, de lire sur les étalages "melon charentais origine Maroc". Néanmoins, cette dénomination peut porter à confusion. Le terme de melon charentais correspond en fait à la variété du fruit et ne doit pas être confondu avec son origine ou sa région de production.
Toutefois, il est possible que les consommateurs n'achètent du melon d'une autre région, voire d'un autre pays, en le pensant charentais. C'est pour cette raison qu'une procédure internationale, remontant même jusqu'à l'ONU, est en cours pour renommer ce fruit, rapporte ce mardi la Charente-Libre.
"Si on veut changer le nom du melon charentais, c’est avant tout pour les consommateurs, parce que ça crée de la confusion", explique à la Charente-Libre Myriam Martineau, présidente de l’Association interprofessionnelle melon (AIM), qui porte cette procédure de changement de nom.
Une procédure internationale devant l'ONU
Le melon est arrivé en France au XVe siècle, on l’a longtemps appelé melon Cantaloup avant de lui revendiquer une origine charentaise. Dans l'Hexagone, il est majoritairement produit dans le Sud. Il pousse également beaucoup au Maroc ou en Espagne. Cela permet de proposer des calendriers de production différents, permettant d’avoir du melon frais pendant plusieurs mois de l'année.
Ainsi, il est vendu sous le nom de melon charentais dans de nombreux pays, ce qui explique le déclenchement d'une procédure internationale par la filière du melon. C'est le Groupe de travail des normes de qualité des produits agricoles, dépendant de l'ONU, qui est chargé de cette régulation.
"On a abouti le travail de notre côté. Mais il faut encore que tous les pays soient d’accord", précise à la Charente-Libre Marion Mispouillé, animatrice de l'AIM.
La France, malgré son impact sémantique, n'était que le troisième producteur européen en 2020, avec environ 267.000 tonnes ramassées, derrière l'Espagne et l'Italie.