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Société

Le gouvernement se penche sur l'encadrement légal des stages de survie

Le gouvernement veut encadrer ces stages de survie, en pleine expansion.

Le gouvernement veut encadrer ces stages de survie, en pleine expansion. - GAIZKA IROZ / AFP

Plus d'un an après la mort d'un jeune homme lors d'un stage de survie, l'exécutif veut "fixer un cadre à la fois juridique et législatif à l’ensemble des structures" de ce secteur "en pleine expansion".

Mieux encadrer: la demande émanait à l'origine de la famille d'un jeune homme, mort accidentellement lors d'un stage de survie. Plus d'un an après, le gouvernement lance une "mission d'inspection sur les différents acteurs de ces stages de survie", annonce au Parisien la secrétaire d’État en charge de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry.

"L’idée est de dresser un état des lieux général de ce secteur, mais aussi de le définir de façon exhaustive et fixer un cadre à la fois juridique et législatif à l’ensemble de ces structures, acteurs privés ou associations, actuellement en pleine expansion", explique-t-elle.

Intoxication sous supervision

Un cadre de loi réclamé encore plus fortement après la mort d'Ulysse Tâm Hà Duong lors d'un stage de survie à Kervignac dans le Morbihan, le 11 août 2020. Il a ingéré, sous la supervision de l'animateur du stage, de l'œnanthe safranée, une plante hautement toxique, confondue avec de la carotte sauvage.

Le jeune homme de 26 ans a été emmené aux urgences en compagnie de sept autres participants au stage, tous intoxiqués, et a passé trois jours dans le coma avant de succomber.

Certaines entreprises "mettent en danger les personnes et peuvent utiliser des produits dangereux, même des armes", souligne Sarah El Haïry, qui interviendra à ce sujet mardi au Sénat.

Dans une pétition signée par plus de 26.000 personnes, les proches d'Ulysse dénoncent le vide juridique qui entoure ces stages et soulignent que "ce qui a pu être un épiphénomène il y a trente ans est en train de devenir un secteur d'activité à part entière".

Des personnes "facilement endoctrinées"

D'autant que la crise sanitaire a fragilisé les Français et, de fait, renforcé l'emprise des mouvements sectaires. David Manise, qui dirige le Centre d’études et d’enseignement des techniques de survie (CEETS), confirme au Parisien l'apparition une "nouvelle demande un peu étonnante de personnes qui peuvent être facilement endoctrinées, qui sont fascinées par les pratiques militaires, le survivalisme".

Retraites spirituelles, stages survivalistes, cures de jeûne... L'attirance pour la nature et les médecines alternatives s'est effectivement accrue. Mais dans ces expériences se glissent parfois des manquements tragiques à la sécurité des participants. En août dernier, une femme de 44 ans est morte lors d'un stage de naturopathie qui pratiquait le jeûne hydrique près de Tours.

Diane Regny