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Société

Le gouvernement lance l'"acte II" des assises de lutte contre l'antisémitisme

La ministre de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, le 3 janvier 2025 à l'Élysée

La ministre de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, le 3 janvier 2025 à l'Élysée - Bertrand GUAY / AFP

La ministre Aurore Bergé lance ce jeudi l'"acte II" des assises largement consacré à la jeunesse. Il s'agit de provoquer un "sursaut collectif" face à la recrudescence des actes antisémites.

Le gouvernement relance ce jeudi 13 février des assises de lutte contre l'antisémitisme pour provoquer un "sursaut collectif" face à la recrudescence des actes antisémites, qui restent à un niveau historique depuis le 7 octobre 2023.

Jeudi matin à la maison de la Radio, la ministre de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé lancera cet "acte II" des assises largement consacré à la jeunesse, en présence de sa collègue de l'Éducation Élisabeth Borne.

"Une priorité: l'éducation"

L'Éducation nationale a recensé 477 signalements d'actes antisémites au cours du premier trimestre de l'année scolaire 2024/2025 et 496 actes racistes.

1.670 actes à caractère antisémite (insultes et violences verbales ou physiques, inscriptions antisémites...) et 1.960 actes racistes avaient été signalés sur l'ensemble de la précédente année scolaire.

"Pour agir, la ministre a fixé une priorité: l'éducation", souligne-t-on au cabinet d'Aurore Bergé, en rappelant que "42% des auteurs d'actes antisémites ont moins de 35 ans".

En 2024, 1.570 actes antisémites ont été recensés en France après 1.676 en 2023, avait annoncé fin janvier le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), en déplorant un niveau "historique" pour la deuxième année consécutive.

"Il y a énormément de témoignages de personnes de confession juive qui ne se sentent plus en sécurité en France, qui se font taguer leur domicile à cause d'une mezouzah" voire "qui retirent leurs enfants des écoles de la République", a-t-on ajouté au cabinet d'Aurore Bergé, en déplorant "la ré-émergence d'une forme d'antisémitisme qui se nourrit de la haine d'Israël et qui s'appelle l'antisionisme".

Jeudi, des lycéens et étudiants s'exprimeront en tant que victimes, témoins ou porteurs de projets, pour "livrer leurs expériences et leur vision de l'avenir face à l'ampleur de ce fléau dans notre société".

Plusieurs représentants de la communauté juive seront présents

Dans un second temps, des "grands témoins" interviendront: l'avocate Muriel Ouaknine-Melki autour de la qualification de l'antisémitisme actuel, puis le recteur Khaled Bouabdallah pour parler de l'antisémitisme dans le milieu scolaire et dans l'enseignement supérieur. L'historienne Marie-Anne Matard-Bonucci, professeur à Paris 8, apportera une mise en perspective historique.

Plusieurs représentants de la communauté juive seront présents: le président du Crif Yonathan Arfi, celui du Consistoire central Elie Korchia, celui du Fonds social juif unifié Ariel Goldmann, ainsi que des associations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme.

Aurore Bergé conclura cette session de deux heures trente avec l'annonce de "prochaines étapes", selon son cabinet qui n'a pas donné de détails.

Il s'agit là d'une "relance" des travaux car les assises avaient été lancées en mai dernier, avant d'être interrompues par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin.

Parlant de "déferlante", le Premier ministre d'alors Gabriel Attal avait promis une "fermeté exemplaire", car "pas un acte ne doit rester impuni, pas un antisémite ne doit avoir l'âme tranquille". Cette relance des travaux intervient le jour anniversaire de la mort d'Ilan Halimi, un jeune homme juif séquestré et torturé à mort par le "gang des barbares" en 2006.

B.F avec AFP