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Laïcité: Paprec, première entreprise de France à adopter une charte

Jean-Luc Petithuguenin, PDG de Paprec.

Jean-Luc Petithuguenin, PDG de Paprec. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

L'entreprise Paprec, leader du recyclage dans l'hexagone, vient d'adopter une charte sur le respect de la laïcité en entreprise. Une première pour une entreprise implantée en France.

Une charte sur le respect de la laïcité dans l’entreprise. C’est ce que vient d’adopter Paprec, le leader du recyclage en France. En l’absence de législation claire sur le sujet au sein de l’entreprise, le patron de de Paprec basé en Seine-Saint-Denis a préféré prendre les devants.

L’entreprise de recyclage compte 4.000 salariés, pour 52 nationalités. Parmi les employés, Yassine Coupet, qui, comme ses collègues, a signé la charte de la laïcité.

"On a la chance d’avoir un PDG qui prône la diversité, souligne-t-il. J’en suis un exemple, je suis issu d’un couple mixte. En mettant une charte comme cella-là en avant, on se prémuni face à beaucoup de problèmes."

"Paprec est né à la Courneuve, il y a aujourd’hui 52 nationalités au sein de l’entreprise", raconte Sebastien Petithuguenin, directeur général adjoint de Paprec. "Pour que toutes ces religions puissent vivre et être heureuses ensemble, nous avons décidé de laisser les convictions religieuses à l’extérieur de l’entreprise. Cela nous semble très positif, on a le sentiment d’être en avance sur ce sujet. Si ca donnait au législateur l’idée de se saisir du sujet, ce serait extraordinaire".

"Cela me rappelle des mauvais souvenirs..."

Pas de croix, pas de voile, pas de prosélytisme. Cette charte reprend les même règles que celle de qu’on doit observer dans l’espace public. Et cela convient parfaitement à Miroslav: "Pour vivre ensemble, il faut dépasser certaines différences."

Miroslav a connu les ravages des guerres de religion en ex-Yougoslavie. Il sait que tout peut basculer très vite.

"On voit une montée du nationalisme et des religieux qui se tournent vers l’intégrisme", observe-t-il. "Cela me rappelle des mauvais souvenirs."

"Ce n'est pas une atteinte à la liberté, elle est votée et acceptée par tout le monde", renchérit Claude Solarz, vice-président de Paprec.

Pour l'heure, un vide juridique persiste sur les signes religieux dans l'entreprise. Mais un Observatoire de la laïcité a été créé. A terme, ces recommandations pourraient être retranscrites dans la loi.

La Rédaction avec Jamila Zeghoudi