La situation reste tendue dans les stations-service

Poursuite de la grève dans les raffineries, dépôts de carburants toujours bloqués, pompes à l'arrêt dans des milliers de stations-service: le marché pétrolier français restait mardi l'un des plus perturbés par les mouvements sociaux liés au projet de réfo - -
PARIS (Reuters) - Poursuite de la grève dans les raffineries, dépôts de carburants toujours bloqués, pompes à l'arrêt dans des milliers de stations-service: le marché pétrolier français restait mardi l'un des plus perturbés par les mouvements sociaux liés au projet de réforme des retraites.
Chez Total, premier opérateur français de stations-service avec environ 4.000 points de vente sur un total avoisinant 12.500, un quart du réseau est touché "sur un ou plusieurs produits", a déclaré une porte-parole à Reuters.
L'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP), évoque de son côté entre 500 et 1.000 stations-service en rupture partielle d'approvisionnement, des chiffres sans changement par rapport à lundi, et note que la situation est particulièrement délicate en Bretagne.
Le nombre de stations-service totalement fermées est très difficile à établir mais l'absence de certains carburants, notamment le gazole, dans plusieurs centaines d'entre elles se traduit par la multiplication et l'allongement des files d'attente.
La FNTR, principale fédération de transporteurs routiers, a mis en garde contre un risque de pénurie en précisant que près de la moitié des pompes dédiées aux routiers sont déjà à sec.
Si de nombreux dépôts pétroliers restent bloqués par des grévistes, certains ont pu reprendre leurs expéditions au moins temporairement lundi après l'intervention des forces de l'ordre.
Mais celles-ci devraient être davantage mobilisées mardi par les 266 manifestations prévues dans toute la France à l'occasion de la nouvelle journée d'action nationale.
"Le week-end avait beaucoup aggravé la situation. Une journée comme hier a fait du bien, avec notamment l'utilisation de stocks stratégiques", a expliqué un porte-parole d'Esso, la filiale française du géant américain Exxon Mobil.
La France a en effet commencé à puiser dans ces stocks, qui représentent plus de trois mois de consommation, pour pallier les perturbations dans l'approvisionnement.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a fait état lundi d'un bond de 60% des achats de carburants la semaine dernière par rapport à une semaine "normale".
La grève se poursuivait mardi dans les douze raffineries françaises et à Fos-Lavera (Bouches-du-Rhône), le premier terminal pétrolier français, touché par des arrêts de travail pour le 23e jour consécutif, 47 navires pétroliers restaient bloqués, un chiffre inchangé par rapport à lundi.
Mathilde Cru, avec Marc Angrand, édité par Yves Clarisse