La Rochelle: prélèvement massif d'ADN pour confondre le violeur d'une lycéenne

Le lycée d'enseignement catholique Fenelon, situé dans le centre-ville de La Rochelle, où se sont produits les faits, ici le 11 avril 2014. - -
Un prélèvement massif d'ADN dans un lycée sur 527 personnes de sexe masculin, majeures et mineures, fait très rare en milieu scolaire, aura lieu à partir de lundi à La Rochelle pour tenter d'identifier l'auteur d'un viol commis en septembre dans les toilettes de cet établissement privé.
Théâtre de cette opération prévue jusqu'à mercredi: le lycée d'enseignement catholique Fénelon-Notre-Dame. 1.200 élèves y sont scolarisés, dans le centre de La Rochelle.
La totalité des hommes présents dans l'établissement au moment des faits, le 30 septembre dernier, est concernée: 475 lycéens, 31 enseignants et 21 autres personnes (personnel technique ou extérieur au lycée), selon des listes précises établies par la police.
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Les résultats connus dans un mois
Dans deux salles du lycée, chaque prélèvement sera réalisé à l'aide d'un bâtonnet en mousse, placé sous la langue puis scellé dans une enveloppe spéciale, mentionnant l'identité de l'individu et portant sa signature. Le coût global de l'opération s'élève à 5.000 euros.
L'objectif est de confondre l'auteur du viol perpétré sur une élève de 16 ans. Le crime avait été commis dans les toilettes du lycée, lumière éteinte, ce qui avait empêché la victime de fournir à la police rochelaise, chargée de l'enquête préliminaire, des éléments probants. Un profil génétique masculin (ADN), inconnu, avait toutefois pu être isolé sur les vêtements de l'adolescente.
Un laboratoire spécialisé de Lyon sera chargé d'établir les 527 profils ADN en fonction du matériel génétique recueilli à La Rochelle. Un autre laboratoire de Nantes devra ensuite les comparer un à un avec le profil inconnu. Les résultats devraient être connus d'ici un mois. Les analyses négatives seront détruites.
Une affaire dévoilée vendredi
L'affaire, restée jusqu'alors secrète, avait été dévoilée vendredi, lors d'un point-presse réunissant, au sein même de l'établissement, Parquet, police et direction du lycée.
Isabelle Pagenelle, procureur de la République de La Rochelle, avait alors expliqué que les enquêteurs comptaient effectuer "quarante prélèvements par heure, sous le contrôle des professeurs quand il s'agirait d'élèves, les photos des cartes d'identité n'étant pas toujours fiables pour les mineurs".
Pour ces derniers, "il nous faut à la fois le consentement des parents et le consentement du mineur", selon la magistrate. Dans ce cas de figure, on ne peut pas faire des prélèvements forcés, "mais les personnes qui disent non deviennent des suspects potentiels pour lesquels on peut envisager la garde-à-vue et la perquisition", avait-elle aussi prévenu.