La Poste : "On ne peut pas faire 36 choses à la fois"

D'ici à 2020, le groupe prévoit la réduction par 2 du nombre "d'objets" distribués (lettres et colis) par rapport à 2007, et doit donc diversifier son activité.

Et si votre facteur devenait aussi assureur, assistant social ou vendeur de téléphone ?

La Poste présente ce mardi son nouveau "plan stratégique" pour l'horizon 2020. Objectif: trouver des moyens de compenser la chute irréversible des volumes du courrier, avec le développement des mails et du numérique. Une baisse de 6% en moyenne chaque année.

Parmi les solutions envisagées par La Poste : renouveller son permis de conduire, acheter des billets de train ou d'avion à la Poste, ou encore développer les services à domicile, - en s'appuyant sur le maillage territorial de La Poste et sur la proximité des facteurs.

Ces-derniers ne sont pas très enthousiastes à l'idée de diversifier leurs tâches quotidiennes. Chaque matin, Antoine enfourche son vélo dès 6h30 pour sa tournée quotidienne. "Je ne peux pas distribuer mon courrier, mes recommandés, mes volumineux et assurer un service d'aide à la personne (...) on ne peut pas faire tout en même temps", estime-t-il.

"On a un métier et puis c'est tout"

"Je ne me vois pas vendre des assurances, je ne me vois pas du tout transporter des médicaments pour des personnes", décrit le postier. Des services d'aide à domicile pour les personnes âgées ont pourtant déjà été testés dans certaines régions. Mais à ses yeux, "on a un métier et puis c'est tout, on ne peut pas faire 36 choses à la fois".

Des craintes partagées par Emmanuel Cottin de la CGT. "Si on écoute La Poste, les facteurs sont capables de tout faire ! Mais si on demande de relever le compteur EDF c'est un métier, c'est de vérifier que l'installation est aux normes et assurer la sécurité des usagers : ce n'est pas le rôle du facteur", rappelle-t-il. Les syndicats sont vigilants aussi sur la rémunération et préviennent : pas question de travailler plus sans gagner plus.

D'ici à 2020, le groupe prévoit la réduction par 2 du nombre "d'objets" distribués (lettres et colis) par rapport à 2007 (de 18 à 9 milliards d'objets).

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La rédaction avec J. B. Durand