La justice demande le maintien en vie de Vincent Lambert, tétraplégique

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Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne s'est prononcé jeudi contre la décision d'euthanasie passive prise par les médecins de Vincent Lambert, un tétraplégique en état de conscience minimale, une décision qui avait été prise en accord avec sa femme et une partie de sa famille, a-t-on appris auprès d'un avocat des parents.
"Le tribunal a enjoint les médecins de maintenir l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert", a déclaré à l'AFP Me Jean Paillot. "Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne suspend l'exécution de la décision du 11 janvier 2014 par laquelle le centre hospitalier régional universitaire de Reims a décidé d'interrompre l'alimentation et l'hydratation artificielles de M. Vincent Lambert", a indiqué le tribunal dans un communiqué.
Le tribunal a notamment "jugé que la poursuite du traitement n'était ni inutile, ni disproportionnée et n'avait pas pour objectif le seul maintien artificiel de la vie et a donc suspendu la décision d'interrompre le traitement", explique notamment la juridiction. L'avocat de François Lambert, neveu de Vincent Lambert favorable à l'euthanasie passive, a indiqué à l'AFP qu'il pourrait faire appel devant le Conseil d'Etat.
Une famille déchirée
Les parents, une soeur et un demi-frère de Vincent Lambert avaient saisi la justice après l'annonce du docteur Kariger, chef du service de médecine palliative du CHU de Reims, d'arrêter prochainement les traitements de nutrition et d'hydratation artificielles du patient tétraplégique en état de conscience minimale.
Tout au long des quatre heures d'audience mercredi, devant une famille divisée qui est repartie de part et d'autre de la salle en s'évitant du regard, les parties se sont opposées sur la place de Vincent Lambert dans le cadre de la loi Leonetti qui régit les droits des patients en fin de vie, son état de conscience et sa situation au sein du service de soins palliatifs.