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Société

La grogne du photovoltaïque

Si le collectif "Touche pas à mon panneau solaire" n'obtient pas satisfaction avant midi ce jeudi, c'est à dire le raccordement de Franck Le Borgne et une entrevue au ministère de l'Industrie et de L'Ecologie, le mouvement pourrait s’amplifier.

Si le collectif "Touche pas à mon panneau solaire" n'obtient pas satisfaction avant midi ce jeudi, c'est à dire le raccordement de Franck Le Borgne et une entrevue au ministère de l'Industrie et de L'Ecologie, le mouvement pourrait s’amplifier. - -

Les entrepreneurs du photovoltaïque se révoltent face aux nouvelles règlementations. Le collectif "Touche pas à mon panneau solaire" regroupe 4200 adhérents. Mercredi soir, ils ont bloqué la RN24 pendant une heure. Selon eux, 14 000 emplois auraient été détruits en 1 an... Sur les 25 000 créés depuis 2008.

Franck Le Borgne est chef d’entreprise. Il est en grève de la faim depuis le 11 juillet dernier. Dans le Morbihan, à Saint-Allouestre, il avait lancé un projet d'usine de panneaux solaires innovants. Mais depuis le moratoire décrété en décembre dernier, il n'a pas pu se raccorder au réseau électrique pour vendre sa production.

Si le collectif "Touche pas à mon panneau solaire" n'obtient pas satisfaction avant midi ce jeudi, c'est à dire le raccordement de Franck Le Borgne et une entrevue au ministère de l'Industrie et de L'Ecologie, le mouvement pourrait s’amplifier. D'autres blocages routiers sont envisagés sur l'ensemble du territoire.

« C’est la Russie des années 50 »

Franck Le Borgne, est persuadé que son action, sa grève de la faim, permet de faire connaitre le mal être des entrepreneurs du secteur du photovoltaïque : « Je pense avoir soulevé la colère de tous les autres qui restent, les survivants. Parce que le nombre de gens qui sont venus me voir... Il y en a un, il vient de licencier 50 personnes. Il lui en reste 15. Il vient d'aller voir la banque pour savoir comment il pouvait sauver les 15 derniers. Vous trouvez ça normale en 2011, dans un pays ou le chômage augmente où on a du mal à trouver du boulot, on a des vrais talents et on les fout à la poubelle ? Un exemple : vous dites à un exploitant agricole : " t'as plus le droit d'exploiter, on te prend tes terres on te prend tout ". C'est à peu près la Russie des années 50. On est en Union Soviétique là, on n'est pas en France ».

« Moi j’ai écrit au premier Ministre »

Dominique, membre du collectif, a investi 80 000 euros dans un projet de panneaux solaires près de Lorient. Lui aussi est touché par le moratoire et compte bien se faire entendre : « Moi j'ai écrit au premier Ministre et je lui ai dit, je comprends si vous pensez que la machine économique s'emballe que vous preniez cette disposition là. Mais ne la prenez pas brutalement, rétroactivement en plus. Pour les gens qui sont dans le bateau au milieu.. Je comprends qu'il change les règles, mais au moins que les gens qui ont financé, à qui les banques ont donné leur accord, que le projet est à moitié entamé, qu'il les laisse aller jusqu'au bout ».

La Rédaction avec Sophie Delpont