La grève du nettoyage s’enlise dans les gares du nord de Paris

Des détritus jonchent le trottoir et des poubelles pleines à craquer. Cette situation dure depuis 42 jours dans les gares du réseau SNCF Paris Nord et plus particulièrement à la gare de Saint-Denis, qui a pris des allures de dépotoirs.
Depuis le début du mois de novembre, les salariés de la société H.Reinier, sous-traitant de la SNCF pour le nettoyage de ses gares, sont en grève. Ils dénoncent leurs conditions de travail et réclament des revalorisations. Après plus d'un mois de grève, 90% des agents poursuivent le mouvement, faute de consensus avec la direction.
"Si la SNCF et H.Reinier veulent que les gares brillent et scintillent comme avant, il va falloir qu'ils sortent l'argent. On prend ce qui a été discuté en négociation et on continue sur les points bloquants. Maintenant il faut que H.Reinier accepte d'avancer. C'est pas grand chose, il faut savoir qu'on parle de 100 à 200 euros par salariés", explique Anasse Kazib, syndicaliste Sud Rail.
"Une odeur insupportable"
Leur employeur les a prévenus, ils ont jusqu'à ce vendredi pour signer l'accord et reprendre le travail. Dans le cas contraire, ils perdraient toutes les avancées déjà obtenues. Dans cette gare fréquentée par 90.000 voyageurs, l'exaspération est palpable et les rats ont fait leur apparition. "Il y a une odeur insupportable, des déchets partout", résume un voyageur. "Il y a des papiers qui restent collés sur les marches, c'est super dangereux avec la pluie", ajoute une autre. Les syndicats en appellent malgré tout aux voyageurs.
"J'invite vraiment les usagers à se solidariser de ces grévistes là, mais aussi à demander des comptes à la SNCF, de dire que ça c'est pas tenable. Nous on veut un service public de qualité, et un service public de qualité c'est des gares qui brillent", ajoute Anasse Kazib.
La SNCF a de son côté assigné les grévistes devant le tribunal administratif de Montreuil pour occupation illicite des gares, après avoir occupé celle de Saint-Denis début décembre.