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L'équivalent de 11.000 trajets Paris-Bordeaux: avide d'électricité verte, la SNCF poursuit ses achats d'énergie d'origine photovoltaïque

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SNCF Energie a signé avec Neoen, le premier producteur indépendant d'énergie renouvelable en France, quatre nouveaux contrats d'achat direct d'électricité renouvelable.

La SNCF poursuit à marche rapide la diversification de ses sources d'approvisionnement en électricité. Rappelons que la compagnie ferroviaire est le premier consommateur industriel d'électricité en France avec 10% du total.

Traumatisé par la flambée et la volatilité des prix de gros en 2022-2023, l'opérateur mise notamment sur le renouvelable et le photovoltaïque et multiplie les contrats d'achats. SNCF Energie a ainsi signé avec Neoen, le premier producteur indépendant d'énergie renouvelable en France, quatre nouveaux contrats PPA d'achat direct d'électricité renouvelable.

Un PPA est un contrat d'électricité renouvelable signé directement entre un producteur et un groupe de consommateurs.

"Dès le 1er janvier 2026, Neoen fournira chaque année à SNCF Voyageurs 137 GWh d'électricité renouvelable produite par quatre de ses centrales solaires", peut-on lire dans un communiqué. "Pour SNCF Voyageurs, ces contrats permettront de rendre son coût d'approvisionnement en électricité moins dépendant de la volatilité des prix de marché de gros de l'électricité".

Un objectif de 40 à 50% d'énergies renouvelables à horizon 2027-2028

Concrètement, la totalité de l'électricité produite par les parcs solaires de Romilly, de Loirécopark, de Champblan et de Labouheyre sera vendue à SNCF Energies. "Ils produiront à eux quatre près de 137 GWh d'électricité par an, soit la consommation électrique annuelle des 11.000 trajets effectués par les trains TGV circulant sur la liaison Paris-Bordeaux.

L'opérateur confirme, avec ces nouveaux contrats, son ambition d'atteindre 40 à 50% d'énergies renouvelables dans son mix de consommation d'électricité pour la traction des trains à horizon 2027-2028.

En réalité, la SNCF n'a pas attendu la crise énergétique pour passer ce genre de contrats dans le renouvelable, les premiers ont été signés en 2018. Néanmoins, le contexte accélère le mouvement.

Pour y parvenir, la SNCF actionne d'autres leviers. En 2023, le groupe annonçait la création d'une filiale dédiée au déploiement massif de panneaux photovoltaïques sur son immense domaine foncier, baptisée SNCF Renouvelables.

L'opérateur a ainsi annoncé qu'elle prévoyait d'installer 1.000 hectares de panneaux photovoltaïques d'ici à 2030 dont la production pourra représenter 15 à 20% de ses besoins actuels en électricité.

Les bâtiments (gares, bureaux...) et les parkings sont prioritairement visés: la société est le deuxième propriétaire foncier derrière l'État avec 12 millions de mètres carrés de bâti sur le territoire et plus de 100.000 hectares de terrains.

De l'éolien aussi

La compagnie envisage également de déployer des panneaux solaires longitudinaux et verticaux par segment de 20 à 30 kilomètres le long des voies non circulées (environ 7000 km). Un premier test de six mois a été lancé près du Technicentre d'Achères.

L’ambition est d’installer 1.000 mégawatts-crête (MWc, unité mesurant la puissance maximale) de capacités photovoltaïques d’ici la décennie 2030. Une capacité maximale de 10.000 hectares de foncier pourrait être couverte de panneaux solaires d'ici 2050.

Outre le solaire, la SNCF mise également sur l'éolien. En 2023, le transporteur a signé un accord avec CNR (Compagnie Nationale du Rhône) pour l'achat direct d'électricité renouvelable d’une durée de 25 ans pour 88 gigawatts heure (GWh) d’électricité renouvelable par an, soit la consommation électrique annuelle du RER D en Île-de-France, précise le groupe.

Ces deux parcs d'éoliennes seront situés en Haute-Vienne et en Eure-et-Loir, ils totaliseront 12 éoliennes.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business