Face à son insatiable besoin en électricité, la SNCF pose des panneaux solaires sur des voies désaffectées

La SNCF teste le déploiement de panneaux solaires sur des voies désaffectées - SNCF/Arep/Yann Audic
Premier consommateur industriel d'électricité en France avec 10% du total, la SNCF se démène pour diversifier ses sources d'approvisionnement. Et l'énergie solaire est au cœur de cette stratégie.
En 2023, alors que les cours mondiaux de l'électricité atteignait des sommets, le groupe SNCF annonçait la création d'une filiale dédiée au déploiement massif de panneaux photovoltaïques sur son immense domaine foncier, baptisée SNCF Renouvelables.
L'opérateur a ainsi annoncé qu'elle prévoyait d'installer 1.000 hectares de panneaux photovoltaïques d'ici à 2030 dont la production pourra représenter 15 à 20% de ses besoins actuels en électricité.
Les bâtiments (gares, bureaux...) et les parkings sont prioritairement visés: la société est le deuxième propriétaire foncier derrière l'État avec 12 millions de mètres carrés de bâti sur le territoire et plus de 100.000 hectares de terrains.
La compagnie envisage également de déployer des panneaux solaires longitudinaux et verticaux par segment de 20 à 30 kilomètres le long des voies non circulées (environ 7000 km).
L'objectif ultime: être autosuffisant en électricité
Ce mardi, elle annonce à travers sa filiale Arep, un premier test de six mois près du Technicentre d'Achères.
"Le prototype utilise des conteneurs ISO pour le transport de huit panneaux photovoltaïques vers les sites ferroviaires et permet une installation temporaire de génération d'énergie solaire. Son installation, rendue possible sans travaux, sans fondation et sans impact, repose sur une seule fondation: la voie", peut-on lire dans un communiqué.

"Si ce prototype confirme ses performances dans les conditions particulières du milieu ferroviaire, le système Solveig (en allusion aux "chemins du soleil" scandinaves), pourra être déployé à large échelle sur les lignes non circulées, qui feront l’objet d’un cadastre établi par Arep, afin de répondre à un besoin ponctuel et local d’alimentation en énergie renouvelable, tel qu’un chantier de maintenance", poursuit l'entreprise.
L’ambition du groupe SNCF est d’installer 1.000 mégawatts-crête (MWc, unité mesurant la puissance maximale) de capacités photovoltaïques d’ici la décennie 2030. Une capacité maximale de 10.000 hectares de foncier pourrait être couverte de panneaux solaires d'ici 2050, et la SNCF se met à rêver: elle pourrait être autosuffisante, et même revendre une grande partie de l'énergie produite.