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Société

La dette de la zone euro est en baisse

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Pour la première fois depuis 2007, le montant de la dette publique en zone euro a baissé. Comment expliquer cette baisse et comment la rendre durable ?

Eurostat vient de sortir les chiffres d’évolution de la dette publique en Europe et en zone euro.

Pour la première fois depuis 2007, entre le deuxième et le troisième trimestre 2013, le montant de la dette publique en zone euro a baissé de 8 875 milliards à 8 842. Les membres de la zone retirent les bénéfices de l’austérité mais affichent leur intention de continuer leur effort. Certains en tous cas, car à Paris on recommence à distribuer l’argent que l’on n’a pas.

Comment expliquer la baisse de la dette de la zone euro ?

La plupart des pays sont encore en déficit et donc la dette devrait augmenter.

En fait trois pays jouent un rôle majeur : la France, l’Allemagne et l’Italie. Or l’Allemagne équilibre ses comptes et le déficit italien est désormais en dessous des symboliques 3% du PIB. Il n’y a que la France qui garde un déficit élevé.

Néanmoins, face à ce déficit qui subsiste, ce qui a permis de réduire la dette c’est que les Etats ont puisé dans leur trésorerie : ils avaient beaucoup emprunté en début d’année pour bénéficier des taux d’intérêt bas et ils en tirent avantage.

Enfin hors les trois grandes économies de la zone, les autres pays ont procédé à des ventes d’actifs : ils ont vendu "les bijoux de famille" ; c’est le cas notamment de la Belgique qui a vendu sa part dans la banque Fortis.

En fait ces deux dernières raisons ne sont pas renouvelables. L’amélioration sera éphémère si on ne retrouve pas l’équilibre budgétaire.

Est-ce que l'on en prend le chemin ?

Dans beaucoup de pays on maintient des objectifs de retour à l’équilibre et un effort de rigueur sur les dépenses publiques. En Allemagne et en Italie on peut espérer l’équilibre pour 2015.

Le Portugal sera en dessous de 3% de déficit dès cette année. Les Européens ont conscience que la situation n’est pas encore stabilisée. En ratio dette sur PIB, qui devrait être selon les traités en-dessous de 60%, nous sommes encore à 93%.

Le pays qui paraît de plus en plus dissonant par rapport à cette stratégie reste la France où certes on parle de faire des économies mais c’est pour les redistribuer.

Ce qui est le plus gênant dans la politique économique de la France, c’est son manque de suivi. Un même président comme Nicolas Sarkozy peut annoncer qu’il va faire un grand emprunt, ce qui est du déficit budgétaire et qu’il veut mettre dans la constitution la nécessité de l’équilibre budgétaire ; ou comme François Hollande qu’il respectera nos engagements européens et qu’il va baisser les impôts, ce qui augmentera le déficit alors que nous sommes au-dessus de 3% de déficit.

Jean-Marc Daniel