BFMTV
Société

La Défense: suicide d'un agent de sécurité depuis le 20e étage d'une tour

Un agent de sécurité s'est suicidé samedi matin, en se jetant du 20e étage d'une tour de La Défense, à Paris. (Photo d'illustration)

Un agent de sécurité s'est suicidé samedi matin, en se jetant du 20e étage d'une tour de La Défense, à Paris. (Photo d'illustration) - AFP

Ce samedi matin, un agent de sécurité appartenant à la société Securitas a sauté depuis le 20e étage de la tour Kupka, à La Défense. Un suicide qui témoigne du profond mal-être de la profession.

Samedi dernier, alors qu'il débutait sa journée de travail, Nicolas a sauté depuis le 20e étage d'une tour de La Défense, le quartier d'affaires de Paris. Il était agent de sécurité dans la société Securitas depuis 2007.

Quelques jours auparavant, il avait manifesté avec ses collègues pour dénoncer la dureté et la précarité des conditions de travail au sein de la profession. "Ce jour-là, il allait bien. Il faisait même des projets d'avenir", témoigne Erik Biro, de l'Unsa. A Securitas, Nicolas était délégué du personnel affilié à ce syndicat depuis 2010. 

Vendredi dernier, l'agent de sécurité avait assisté à une réunion de travail qui l'avait bouleversé: "Il y a eu une très forte pression de la direction", poursuit-il. 

Pression psychologique et harcèlement moral

Une interrogation persiste au sujet de cette réunion: a-t-elle été l'élément déclencheur du geste de l'agent? "Nicolas a très mal vécu cette réunion. Le lendemain, il s'est suicidé. Je me pose des questions", continue Erik Biro.

Depuis plusieurs années, Nicolas rencontrait de lourdes difficultés au sein de Securitas. "Pendant presque un an, aucune tâche professionnelle ne lui était planifiée", explique son collègue. "Il était dépressif, et a même été hospitalisé pour son mal-être. Pour lui, c'était du harcèlement moral". Face à ces conditions de travail déplorables, il décide de saisir les prud'hommes. "Il avait l'impression de ne servir à rien", poursuit Erik Biro.

L'Unsa dénonce une "politique antisociale" 

Après ce drame, l'Unsa dénonce "une politique sociale très dure", menée par Securitas. "Il n'y a pas de dialogue, le management y est déplorable. Beaucoup de salariés sont en souffrance. Mais l'entreprise reste sourde". Ce samedi, jour du drame, trois agents en service ont assisté au suicide de leur collègue. "Ils étaient très choqués, et aucun d'entre eux n'a été remplacé", raconte le membre d'Unsa. 

Ce jeudi à 14h se tiendra une réunion extraordinaire, à Courbevoie, organisée par le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), dont Nicolas était également membre. "Nous interrogerons directement l'employeur", conclut Erik Biro. "On ne lâchera rien". 

Alexandra Milhat