La chef de file des Femen en France s'en prend à l'islam

Inna Shevchenko, ici à Rome - -
La chef de file des Femen en France Inna Shevchenko a provoqué mardi la colère d'internautes pour un tweet dénigrant l'islam écrit la semaine dernière en soutien à la Femen tunisienne Amina. Alors que le nouveau timbre Marianne, dévoilé dimanche, s'inspire en partie de son portrait, la militante féministe ukrainienne est accusée d'islamophobie sur Twitter, après un tweet diffusé le 9 juillet, supprimé depuis, dans lequel elle demandait: "Qu'est ce qui peut être plus stupide que le Ramadan? Qu'est ce qui peut être plus laid que cette religion?"
"Notre nouvelle Marianne balance un tweet injuriant les musulmans puis le retire, quelqu'un compte en parler?", a demandé sur Twitter la militante associative Rokhaya Diallo, de l'association les Indivisibles, qui dénonce les préjugés ethno-raciaux et défend le principe d'une République "une et indivisible".
La Femen tunisienne Amina "obligée de faire le ramadan"
Inna Shevchenko, qui a obtenu récemment le statut de réfugiée en France, a précisé que le tweet avait "été envoyé quand nous avons appris qu'Amina était obligée de faire le ramadan en prison, alors qu'elle n'est pas croyante. Mon tweet était une réaction à cela".
Amina "est obligée de suivre le ramadan comme les autres prisonnières", a-t-elle affirmé, en se basant sur des informations obtenues "par des gens sur place qui font partie de notre réseau". "En dehors du ramadan, la seule activité proposée dans la prison, ce sont des cours de religion et le seul livre disponible, c'est le Coran", a-t-elle ajouté.
La Femen tunisienne Amina Sbouï attend en détention provisoire en Tunisie de savoir si elle sera inculpée pour avoir peint le mot "FEMEN" sur le muret d'un cimetière à Kairouan (150 km au sud de Tunis) pour protester contre un rassemblement de la mouvance salafiste.
"Religiophobes" pas "islamophobes"
"Nous ne sommes pas islamophobes, mais nous n'avons pas peur de souligner les aspects liberticides de cette religion ou d'autres religions", a insisté Inna Shevchenko. "Si vous voulez nous traiter d'islamophobes, alors traitez-nous de 'religiophobes', puisque nous sommes un mouvement athé. Le féminisme et la religion ne peuvent pas co-exister".
La jeune femme de 23 ans estime que "l'islam n'est plus une religion individuelle, il est devenu une doctrine politique qui essaie de contrôler la vie de tous et d'opprimer les femmes".
Les Femen, un groupe de féministes ukrainiennes désormais installé à Paris, est connu depuis 2010 pour ses actions seins nus pour dénoncer le sexisme, l'homophobie, la prostitution et la religion.