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Société

La campagne leur a coûté cher

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Modem, NPA, Debout la République... l'addition des Régionales peut s'avérer salée pour les "petits" partis, dont leurs frais se seront pas remboursés par l'Etat.

Après les élections régionales, l'heure des comptes a sonné pour les partis politiques. Pour ceux qui ont franchi la barre des 5 %, pas de problème, ils seront remboursés par l'Etat d'une partie de leurs frais. Mais pour les "petits partis", l'investissement peut se révéler risqué, et l'addition, salée.

Au Modem, on perd gros, mais « sans regret »

Grand perdant de ce scrutin, le parti de François Bayrou a payé cher sa défaite. En Rhône-Alpes, en Poitou-Charentes... les têtes de liste ont avancé jusqu'à 10 000 euros, sans penser vraiment qu'ils n'atteindraient pas les 5% des voix. Mais si l'investissement personnel est important, Pascal Monier, tête de liste Modem en Poitou-Charentes, où le parti a fait 4,30 %, n'a aucun regret. Il a déboursé « 5000 euros pour abonder le compte de campagne ». Auxquels il faut ajouter « un manque à gagner de l'ordre de 5000 euros » dû au fait qu'il s'est mis « en retrait de ses activités », ainsi que « de multiples frais de déplacement, frais variés, etc. ». « Mais c'est un choix délibéré de ma part, explique-t-il. Entrer en politique, c'était une prise de risque. Je ne regrette pas. Ce n'est évidemment pas très agréable, mais on le savait dès le départ. »

Au NPA, « on ne paye pas de sa poche »

D'autres partis ont tiré les leçons du passé, comme le Nouveau Parti Anticapitaliste, d'Olivier Besancenot. Ces deux dernières années, il a mis de côté l'argent de l'Etat alloué au parti, justement pour financer ces élections. Une anticipation qui lui permet d'essuyer une perte de deux millions d'euros de sa campagne, comme l'explique très mathématiquement, son trésorier Guillaume Liéguard : « Au titre de l'aide de l'Etat, on touche 900 000 euros par an. Et cet argent a été provisionné en 2008, puis début 2009. Donc, avec ça, on a 90% de la facture des Régionales. Aucun candidat ne va payer de sa poche.
Par ailleurs, ajoute-t-il avec un sourire, vu ce que sont les statuts sociaux de nos candidats - contrairement à ceux d'autres listes -, ça ne règlerait pas la facture, loin de là ! »

Debout la République, fier de n'avoir « aucune dette »

Un autre parti paie cher sa défaite : Debout la République. Tous les membres des listes ont dû mettre la main à la poche, 2000 euros en moyenne... le prix de la crédibilité, d'après son président Nicolas Dupont-Aignan. Ce dernier présentait une liste Debout la république en Ile-de-France, qui a fait 4,5%. Et la campagne a coûté environ 450 000 €. Comment le parti l'a-t-il financé ? « Sur l'Ile-de-France, il y a 225 personnes ; ça fait donc à peu près 2000 euros par candidat, sachant que certains donnent plus et d'autres ont peu de moyens financiers et donnent beaucoup moins. Mais chacun contribue à la campagne, en sachant qu'il y a un risque financier. On lance aussi une souscription et beaucoup de gens nous appellent - on a eu quand même plus de 120 000 voix -, pour nous aider financièrement, 10 euros, 20 euros... Grâce à la contribution de tous ces gens qui défendent leurs convictions, nous n'avons aucune dette. »

La rédaction, avec Claire Andrieux