L’UDI veut instaurer un « chèque énergie »

Le nouveau parti centriste créé par Jean-Louis Borloo a déposé une proposition de loi visant à l'instauration d'un « chèque énergie » d’une valeur de 100 euros, sur le modèle des tickets restaurants, pour aider les plus modestes et des salariés.

Gaz, électricité, carburants, la part de ces dépenses dans le budget des Français est de plus en plus importante. Face à ce constat, l’Union des démocrates et indépendants (UDI), le nouveau parti centriste fondé par Jean-Louis Borloo, entend mettre en place un « chèque énergie ». Le parti a d’ailleurs déposé une proposition de loi en ce sens.

« Deux types de chèques énergie »

Le texte prévoit deux types de « chèque-énergie »: l'un, à destination des salariés, d'une valeur de 100 euros, dont 40 à 60% de la somme seraient pris en charge par l'employeur qui, en contrepartie, n'aurait pas de charges sociales à payer, ni d'impôts. L'autre chèque « à vocation sociale » pour les personnes les plus précaires. Ce chèque-énergie permettrait de régler toutes les dépenses d'énergie, du carburants aux factures d'électricité en passant par le gaz ou le fioul, et même celles visant à améliorer la performance énergétique du logement. La valeur du chèque serait majorée de 10% pour les énergies propres. Cette proposition de loi est déposée alors que le gouvernement veut toujours faire adopter son projet de bonus-malus selon la consommation. Un texte rejeté par le Sénat au mois octobre.

« L’énergie, un poste budgétaire insupportable »

Pour le député Yves Jégo, vice-président de l'UDI, qui a déposé la proposition de loi à l'Assemblée nationale pour le chèque énergie, cette mesure est évidemment une bonne idée. « Le gouvernement s’est assez empêtré dans une proposition de loi qui a été rejetée par le Sénat, affirme-t-il. Ce que nous proposons est très simple : un modèle du type chèques restaurant ou chèques vacances qui permettent à la fois aux salariés et aux personnes les plus modestes de bénéficier d’un coup de main pour payer le chauffage, l’électricité, l’essence… Et on voit bien que pour de nombreux Français, ces postes budgétaires sont totalement insupportables ».

« Une fausse bonne idée »

En revanche, pour Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l'environnement, l’idée d’un chèque énergie ne va pas changer grand-chose. « C’est une fausse bonne idée, estime-t-il. Le fait de donner un chèque énergie ne va pas permettre de lutter contre la flambée des prix de l’énergie, notamment du prix de l’essence à la pompe. Et d’ailleurs ça va être une rustine sur une jambe de bois puisque 100 euros comparé au budget que les ménages consacrent à la facture énergétique, ça n’a pas d’intérêt. Ce qu’il faut faire c’est rendre les ménages plus indépendants par rapport à l’énergie et pas une petite mesurette, un chèque cadeau avant les fêtes ».

Tugdual de Dieuleveult avec M.Dupin