L’ex-directeur du CHU de Caen écope d’une sanction financière record

L'ancien grand patron du CHU de Caen est dans collimateur de la justice. - Kenzo Tribouillard - AFP
En pleine disette financière, il avait dépensé des sommes ahurissantes. L’ancien directeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen, Joël Martinez, est de nouveau dans le collimateur de la justice.
Déjà mis en examen pour "favoritisme et abus de confiance" après avoir rénové à très grand coût sa résidence de fonction entre 2007 et 2008, en puisant dans les finances publiques, l’accusé s’apprêterait à écoper d’une nouvelle sanction financière record, d’après Le Parisien.
Un million d’euros de rénovations
Le scandale a éclaté en 2009. S’appuyant sur les informations du Livre noir des hôpitaux (Calmann-Lévy, 2009), le site internet du Point dressait une liste de dépenses faramineuse réalisées par des haut-fonctionnaires peu scrupuleux du milieu hospitalier. Parmi-eux, un certain Joël Martinez.
Alors qu’il dispose d’une maison de fonction estimée à moins de 500.000 euros, l’homme est accusé d’avoir facturé au CHU près d’un million d’euros pour rénover son humble demeure.
Au début le projet initial se limitait à l’ajout d’une véranda de 32 m2. Mais le haut-fonctionnaire a finalement été atteint par la folie des grandeurs avant de refaire l’intégralité de la maison. Florilège, concocté par Le Parisien: 14.000 euros pour une nouvelle cuisine, 8.116 euros pour la cheminée et au final une véranda doublée à 64 m2.
Un hôpital financièrement au plus mal
Pire encore, cette gabegie est intervenue alors que le CHU de Caen occupait la première place, peu enviable, dans le classement des hôpitaux les plus endettés de France métropolitaine. L’établissement devait, notamment, être intégralement désamianté.
Rattrapé par sa folie dépensière, Joël Martinez a démissionné en tout hâte de son poste de directeur général en 2009. Mis en examen et révoqué de la fonction publique, l’information judiciaire qui le vise est toujours en cours.
Une amende record
Mais c’était sans compter sur la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF). Le mois dernier, elle a auditionné l’ancien patron du CHU de Caen pour réprimer ses infractions touchant aux finances publiques. Si 5.000 euros ont été requis, la cour s’apprêterait, selon Le Parisien, à réclamer 6.000 euros au prévenu, dans une décision attendue le 6 octobre.
Une somme a priori dérisoire comparée aux dépenses incriminées. Mais une amende record, au regard des 1.000 euros généralement demandés par la CDBF dans la majorité des cas qu’elle traite. En attendant la suite.