L'espérance de vie augmente en France grâce à la baisse de la mortalité des seniors

(Photo d'illustration) - GERARD JULIEN / AFP
Ces chiffres sont toujours scrutés avec la plus grande attention. Ce mercredi, l'Insee a diffusé la nouvelle mouture de son étude sur l'espérance de vie, comparée entre les femmes et les hommes. Pour les premières, elle atteint désormais 85,3 ans, tandis que pour les seconds elle est jaugée à 79,5 ans.
L'institut constate d'ailleurs que la croissance de l'espérance de vie est constante pour tous les âges, avec bien entendu des variations, depuis 1947. Mais les rythmes fluctuent selon les classes d'âge. L'intérêt essentiel de ce rapport est ainsi de montrer que, si pendant cinq décennies, cette augmentation vitale est avant tout le fait de la baisse de la mortalité infantile, il faut à présent regarder vers les étages les plus anciens de la pyramide. C'est en effet aux âges les plus avancés que se concentrent les gains en espérance de vie.
Décollage en deux temps
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale donc, c'est dès la naissance que les choses se décantent. La vie se prolonge notamment grâce aux progrès scientifiques et médicaux dans le traitement des maladies infectieuses. Et l'existence se prolonge alors à marche forcée: on gagne six mois d'espérance de vie en moyenne entre 1947 et 1957. L'espérance de vie entre 60 et 80 est toutefois stable. Mais elle ne tarde pas à décoller ensuite.
Entre 1947 et 1982, l'espérance de vie à 80 ans pour les femmes s'accroît de 1,8 an, et de 1,2 an pour les hommes. Entre 1982 et 2017, se produit une accélération: le saut est de 3,1 ans pour les femmes, et de 2,7 ans pour les hommes. Si l'on tient compte, à un instant T, des conditions de mortalité de 2017, les femmes de 80 ans peuvent espérer vivre 11 ans de plus en moyenne, les hommes neuf ans.
Entre 1947 et 1997, l'espérance de vie passe de 66,7 ans à 82,3 ans pour les femmes. A elle seule, les experts estiment que la baisse de mortalité infantile représente 4,4 ans de ce bond de 15,6 ans.
La tendance de plus en plus prononcée
Cependant, ces deux dernières décennies, la mortalité infantile a occupé une position très en retrait, bien qu'on note une légère augmentation depuis 2012, et ne pèse plus dans le schéma. Vu que l'espérance de vie continue pourtant de grandir, il faut donc en chercher la racine bien plus haut. Entre 1997 et 2017, l'espérance de vie des femmes a encore progressé de 3 ans et ce, pour les deux tiers, grâce à la baisse de la mortalité aux âges avancés.
Les hommes ont quant à eux accumulé 4,9 années supplémentaires. Pour eux également, la baisse de la mortalité aux âges élevés est fondamentale, mais l'équation est plus nuancée car on relève aussi une baisse de la mortalité avant 40 ans, liée surtout à la baisse de la mortalité violente chez les jeunes.
La tendance se raffermit encore entre 2012 et 2017. Durant ce laps de temps, pour les femmes, près de 80% de la hausse de l'espérance de vie relèvent de la baisse de la mortalité après 70 ans, dont 60% après 80 ans. Pour les hommes, 45% de cette augmentation provient de la baisse de la mortalité passé 70 ans.