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Société

L’autorisation de la recherche sur les cellules souches embryonnaires en débat à l’Assemblée

Il est actuellement très compliqué avoir une autorisation pour effectuer des recherches sur des cellules souches embryonnaires en France.

Il est actuellement très compliqué avoir une autorisation pour effectuer des recherches sur des cellules souches embryonnaires en France. - -

Une loi sur l’autorisation de la recherche sur les cellules souches embryonnaires sera débattue ce mercredi à l’Assemblée nationale. Si une telle recherche pourrait permettre de soigner des maladies telles qu’Alzheimer, sa pratique pose des questions éthiques.

Faut-il passer d'un principe général d'interdiction des recherches sur les embryons et les cellules souches embryonnaires (avec dérogations accordées par l'Agence de biomédecine) à un régime d'autorisations encadrées par la loi ?
Après avoir été torpillée par l'UMP fin mars, la proposition de loi émanant des radicaux de gauche et soutenue par le gouvernement doit être examinée une deuxième fois par les députés, avant un vote solennel mardi prochain. Elle a déjà été adoptée par le Sénat.

Quatre conditions pour entamer la recherche

Aujourd'hui, le principe est celui d'une interdiction, avec dérogations depuis 2004, et l'idée est de passer à une autorisation encadrée par la loi de la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires. Pour la ministre de la recherche, Geneviève Fioraso, il faut que la France rattrape son retard. Selon le texte proposé, la recherche sera autorisée à quatre conditions : projet « scientifiquement pertinent », avoir « une finalité médicale », « ne pouvoir être conduit qu'avec des embryons humains » et enfin « respecter des garanties éthiques ». L'Agence de biomédecine continuera d'opérer le contrôle.

« Sauver des gens qui ne pourraient pas l’être »

Selon Roger Gerard Schwartzenberg, ancien ministre de la recherche et Président du groupe Radical, cette loi, « c’est sauver des gens qui ne pourraient pas l’être si ces recherches n’avaient pas lieu et ne débouchaient pas sur des thérapeutiques nouvelles. L’enjeu, c’est ce qu’on appelle la médecine régénératrice, celle qui permet de soigner des infections graves, souvent incurables, comme Alzheimer, par des greffes de cellules. Donc c’est très important que nos chercheurs puissent véritablement travailler dans ce secteur au bénéfice des patients ».

« Sauver des vies, mais pas à n’importe quel prix »

Seulement, estime le député UMP de la Manche Philippe Gosselin, il faut fixer des limites, et la recherche sur les cellules souches en est une. « On a besoin de la science, de sauver, des vies, mais pas à n’importe quel prix. Les cellules souches embryonnaires ne sont pas des cellules comme les autres, ce sont des cellules humaines, et je crois qu’on doit davantage les respecter que d’autres cellules. C’est la responsabilité du législateur d’essayer de fixer quelques grandes limites, et on en a une avec celle-là ».

M. Chaillot avec A. Manoli et S. Collié