L'abattage d'un sanglier domestiqué en Seine-et-Marne suscite l'indignation

Image d'illustration - un sanglier - Pixabay
Les images d'un sanglier, suivant un groupe de chasseurs, avant d'être abattu à bout portant par l'un d'entre eux, circulent depuis mercredi. Elles proviennent d'un reportage de l'émission Sur Le Front (France TV), et ont été partagées par le journaliste Hugo Clément. L'histoire est racontée par Alain Martin, le propriétaire du domaine du Monceau, à Liverdy-en-Brie (Seine-et-Marne), d'où provenait l'animal.
La vidéo date de la fin de l'année 2019. On peut y voir un groupe de chasseurs, suivis par un sanglier qui ne semble pas avoir peur d'eux et qui marche à leurs côtés. L'un essaye de le repousser, un autre finit par se retourner, et lui tirer dessus, au milieu du groupe de chasseurs. L'animal est mort.
"Un tel comportement ne peut être toléré"
Ce sanglier, nommé Hercule, était âgé de dix mois, selon Alain Martin, qui l'avait eu petit et qui l'avait apprivoisé. "C'est mon bébé, c'est Hercule, je l'ai élevé au biberon, et il va lui tirer une balle en pleine tête", explique l'homme dans la vidéo, ému par les images.
Plusieurs associations de protection animal ont dénoncé ce tir. La Fondation 30 Millions d'amis parle de "cruauté inouïe" et PETA d'un tir effectué "au mépris de toutes les règles de sécurité".
Un avis partagé par la Fédération nationale des chasseurs qui écrit qu'elle condamne "fermement cet acte déplorable qui ne respecte ni l'éthique de la chasse ni les règles de sécurité. Un tel comportement ne peut être toléré. Il entache nos valeurs. L'irresponsabilité de certains n'est pas représentative de l'ensemble des chasseurs français".
Un braconnage récurrent sur le domaine
Alain Martin explique avoir porté plainte à la suite de cet acte. Une enquête de gendarmerie est en cours mais l'auteur du tir n'a pas été identifié. Ce n'est pas la première fois que le propriétaire du domaine porte plainte pour ce type de faits, comme le souligne Actu.fr.
Dans son parc privé de 170 hectares, de nombreux daims, cerfs ou encore sangliers vivent depuis plusieurs années. Pour éviter le braconnage, il a clôturé les limites de son terrain avec une base en béton, surmontée d'un grillage de plus de deux mètres de haut, notamment pour protéger les animaux.
"On a été obligé de mettre des caméras sur la périphérie du domaine", explique-t-il, "on a déjà pris des gens qui ont tué un grand daim mâle et l'on passé par-dessus la clôture", alors qu'il s'agit d'un terrain privé, où les chasseurs ne doivent pas entrer.
Il se souvient également d'un grand cerf, retrouvé criblé de chevrotine, qu'il avait dû euthanasier. "On tire à travers le grillage, on tue, on laisse par terre", déclare-t-il, "ça fait 25 ans qu'on est là, ça fait 25 ans qu'on nous tire des animaux. C'est récurrent".
