"Jusqu'où ça peut aller?": la mère d'un collégien toulousain dénonce le harcèlement dont il est victime

Image d'illustration - Martin BUREAU © 2019 AFP
"Vu que nous ne sommes pas entendus, c'est nous qui partons." Audrey se désole. Depuis plusieurs mois, son fils scolarisé dans un collège de Toulouse en classe de 6e subit des violences de la part de l'un de ses camarades de classe. À bout, elle a pris la décision de changer son garçon d'établissement, dénonçant au passage l'attitude de la direction face à cette situation de harcèlement.
Les premières violences se sont produites peu de temps après la rentrée, à la mi-novembre. "Mon fils et ce camarade étaient au premier étage du collège, sur une mezzanine, détaille Audrey à BFMTV.com. Il lui a dit 'toi, je vais te balancer'. Il l'a attrapé par les poignets et a fait le geste de le faire basculer. Ce qui a sauvé mon fils, c'est l'arrivée d'un professeur qui a crié et le garçon a lâché mon fils." Une situation qu'elle dénonce aujourd'hui sur Instagram.
Ce jour-là, personne ne prévient Audrey. Elle n'apprend l'incident que parce que son fils le lui raconte en rentrant du collège. "Heureusement qu'il m'a parlé", insiste la mère de famille. Au collège, il a eu un rendez-vous avec la CPE et une infirmière.
"On a beaucoup parlé à notre fils, on lui a dit de se protéger, de ne pas rester seul", explique Audrey.
Une plainte déposée
L'élève mis en cause a été exclu pendant une semaine. Mais à son retour, les violences se sont poursuivies. "Il tente de l'étrangler dans les couloirs, il donne des coups, toujours de la violence, il le cherche en permanence", dénonce Audrey. Puis la semaine dernière, l'élève en question a craché sur son fils. Ce dernier a riposté avant de recevoir une pluie de coups de pied après avoir été mis au sol. C'est encore l'intervention d'un adulte qui a mis fin à l'agression.
Audrey a été reçue par le directeur de l'établissement. "Mon fils avait peur des représailles, donc il n'a parlé que des crachats, détaille la mère de l'enfant qui s'étonne que l'adulte qui a séparé les deux enfants n'ait pas apporté sa version de l'histoire. On m'a dit qu'il y aurait un conseil de discipline ou une commission éducative, mais lundi, l'élève était en classe." Elle a également porté plainte contre l'élève.
"C'est seulement au cas où les violences passeraient à un stade supérieur, explique-t-elle. On trouve des excuses à celui qui fait du mal, qu'il ne se rend pas compte de la gravité de ces gestes, mais est-ce que quelqu'un le lui explique. On ne sait pas jusqu'où ça peut aller!"
Audrey dit ne pas en vouloir à l'élève. Elle s'inquiète juste que cette situation, qu'elle qualifie de "harcèlement", ne soit pas plus prise en compte par la direction de l'établissement. "Il faut davantage sensibiliser les enfants au harcèlement, martèle-t-elle. À la suite de mon post sur Instagram, j'ai eu des centaines de commentaires et de messages privés, avec des enfants déscolarisés, des parents qui arrêtent de travailler pour faire l'école à la maison. Ça me fend le cœur qu'on laisse des enfants en souffrance."
Un rendez-vous prévu avec l'Académie
Le fils d'Audrey ne souhaite plus retourner dans son collège. La mère de famille a fait une demande pour le changer d'établissement, ainsi qu'un signalement de harcèlement auprès du rectorat.
Sollicitée, l'académie de Toulouse assure que "la situation est accompagnée par la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de la Haute-Garonne et par l’établissement". Une procédure est en cours "pour une résolution durable de la situation". Le directeur académique adjoint de la Haute-Garonne doit s'entretenir ce jeudi avec Audrey pour faire un point sur la situation.