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"Je risque la garde à vue": la propriétaire de Rillette refuse de laisser son sanglier se faire euthanasier

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Les autorités souhaitent euthanasier l'animal sauvage, qui pèse aujourd'hui une centaine de kilos.

Il faut sauver le soldat Rillette. Depuis maintenant plusieurs jours, le destin de cette laie âgée de moins d'un an passionne et inquiète, à tel point qu'une mobilisation via le hashtag "#sauvezrillette" a été lancée sur les réseaux sociaux, en plus d'une pétition en ligne qui a déjà recueilli 3.500 signatures.

L'animal, qui a été adopté par Élodie, une habitante de Chaource dans l'Aube alors qu'il n'était qu'un simple marcassin, en avril dernier, a depuis bien grandi et est devenu un sanglier adulte. Comme le signale le quotidien régional L'Est éclair, le mammifère, qui pesait 3 kilos il y a quelques mois, atteint aujourd'hui les 100 kilos.

"Je risque jusqu’à 15.000 euros d’amende"

Seul problème, selon la loi, la détention d'un animal sauvage à domicile est strictement prohibée.

De fait, les services de la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) et de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont annoncé à la propriétaire vouloir euthanasier la laie pour des raisons de sécurité, ou bien la relâcher dans la nature, ce qui serait aussi la condamner, l'animal n'étant plus adapté à la vie sauvage.

Malgré un passage en début de semaine par le programme de Julien Courbet sur RTL, Ça peut vous arriver, la situation ne s'est pas améliorée pour autant, signale jeudi 12 décembre Élodie Cappé, qui refuse toujours d'abandonner l'animal, à BFMTV.

"Aujourd’hui on est parti sur du pénal. Déjà je pense que je veux aller en garde à vue puisqu’on va m’auditionner. Ensuite, après cette garde à vue, un tribunal, une peine de prison et surtout une amende", assure-t-elle, alors qu'une enquête a été ouverte sur demande de l'OFB.

"On a évidemment essayé de ne pas s'attacher"

Pourtant, cette dernière a tout fait pour se plier aux desideratas de l'administration, et l'animal vit actuellement dans un parc d'une dizaine d'hectares sur sa propriété auboise. "Elle ne dérange personne puisqu'on vit isolé: notre premier voisin est à cinq kilomètres. (...) Hors de question qu'on abatte un animal chez nous, encore moins un membre de notre famille à part entière", explique-t-elle à France 3 Régions.

"On a évidemment essayé de ne pas s’attacher, de la mettre dans un parc mais personne n’en voulait car le sanglier est considéré comme un nuisible aujourd’hui", se désole-t-elle à BFMTV.

Cette semaine, la mobilisation est devenue politique puisque Vanina Paoli-Gagin, la sénatrice de l'Aube s'est elle aussi, emparée de l'affaire en demandant "aux services de l'État si les analyses rendues par rapport aux conditions de détention de cet animal par madame Cappé ont été respectées." Les services de l'État lui ont simplement affirmé qu'une procédure était actuellement en cours.

L'histoire de Rillette n'est pas sans rappeler d'autres affaires de sangliers domestiques, notamment celle de Toto, dont l'euthanasie avait finalement été annulée par la justice l'été dernier ou de Cocotte, une laie confiée à un parc animalier après avoir vécu trois ans dans une grange insalubre.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV