BFMTV
Société

"Je ne voulais pas être le super-héros": de retour dans sa ferme, Jérôme Bayle justifie sa sortie du mouvement

placeholder video
Depuis la levée du barrage de l'autoroute A64, dont il était l'un des instigateurs, l'éleveur a repris le travail dans son exploitation. Il estime avoir obtenu des avancées suffisantes de la part du gouvernement.

De figure du mouvement à cible des critiques. Vendredi 26 janvier, peu après les annonces du Premier ministre Gabriel Attal, que la très large majorité des agriculteurs en colère jugent insuffisantes, Jérôme Bayle, l'un des meneurs du premier point de blocage du mouvement sur l'autoroute A64, annonçait la fin de cette action et se disait satisfait des avancées obtenues. Une annonce qui a agacé de nombreux manifestants, qui lui ont reproché d'être vendu au gouvernement.

Colère des agriculteurs, pourquoi Jérôme Bayle se retire-t-il du combat?
Colère des agriculteurs, pourquoi Jérôme Bayle se retire-t-il du combat?
4:24

Ce week-end, alors qu'il reprenait peu à peu ses marques dans son exploitation de Montesquieu-Volvestre, en Haute-Garonne, l'agriculteur à la tête d'un cheptel de 90 vaches a expliqué les raisons pour lesquelles il a cessé le combat. Dans un premier temps, il a rappelé qu'il a une exploitation à faire tourner.

"Il y a des gens qui ont aidé, il y a ma mère, mais elle a 75 ans. Il y a mon oncle, mes amis", a-t-il énuméré.

"Le match on l'a gagné"

Sur le fond du dossier, Jérôme Bayle, qui a déjà martelé avoir "refusé un poste contre (son) silence", maintient que les annonces faites par le Premier ministre sont, de son point de vue, suffisantes. "Nous, le but du jeu, c’était de sonner la révolte. Les revendications on les a obtenues", a-t-il promis.

"Je n’ai pas plié à l’État, j’ai plié aux revendications qu’on a demandées. C’est eux qui ont plié à nous, nous le match on l’a gagné, je ne voulais pas être le super-héros de l’agriculture française, loin de là", a-t-il encore assuré.

Jérôme Bayle a précisé soutenir les agriculteurs dans leurs nouvelles actions, dont celle de bloquer Paris.

"C’est quelqu’un qui l'a dit, sur un blocage de l’Ariège: "Tu sais Jérôme, tu as fait le plus dur, tu as poussé la roue pour la redémarrer.' Maintenant que la roue est partie il faut que tous les départements de France continuent de faire tourner", a-t-il ajouté.

140 propositions

Ce lundi, alors que plusieurs ponts de blocages sont toujours actifs sur plusieurs axes routiers du pays dont l'A7, les syndicats d'agriculteurs appellent à former un "blocus" autour de Paris. De fait, huit points barrages devraient être mis en place.

Après les annonces gouvernementales, que les syndicats considèrent comme des "mesurettes", la plupart des agriculteurs encore mobilisés se rangent derrière les 140 propositions formulées par le duo majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, qui exhorte le gouvernement à prendre en compte "l'intégralité" de leurs doléances pour parvenir à une sortie de crise. Ils espèrent avant tout être mieux rémunérés.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV