IVG assimilée à un "homicide": Buzyn et Schiappa condamnent les propos du chef de file des gynécos

Interrogé dans un reportage de l'émission Quotidien, le président du Syndicat national des gynécologues a assimilé l'avortement à un "homicide".

La ministre de la Santé et des solidarités Agnès Buzyn et la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes ont "condamné fermement" ce mercredi dans un communiqué les propos du président du Syndicat national des gynécologues, diffusés dans l'émission Quotidien sur TMC. 

"Nous ne sommes pas là pour retirer des vies", déclare le Dr Bertrand de Rochambeau dans un court extrait. A la journaliste qui lui objecte que "ce n'est pas un homicide de faire une IVG", il répond "Si, madame". 

L'interruption volontaire de grossesse est un droit garanti par la loi en France. Selon l'article L2212-1 du Code de la santé publique, "toute femme enceinte, majeure ou mineure, qui ne veut pas poursuivre une grossesse (peut) demander à un médecin l’interruption de sa grossesse".

"L'IVG est un droit trop souvent menacé pour lequel il convient de ne relâcher aucun effort", affirment les deux ministres dans leur communiqué. "Si les médecins ont effectivement le droit de refuser de pratiquer un IVG, ils ont, en revanche, l'obligation d'orienter la patiente vers un autre praticien ou une structure qui répondront à sa demande", rappellent-elles.

"L'IVG doit être un droit réel"

En effet, d'après l'article L2212-8 du Code de la santé publique, "un médecin n'est jamais tenu de pratiquer une IVG", de même qu'"aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu'il soit, n'est tenu de concourir" à cet acte médical. Toutefois, en cas de refus le médecin doit "communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention".

"L'IVG doit être un droit réel (...). Rien ni personne ne doit l'entraver", ajoute Agnès Buzyn. "Nous ne devons laisser passer aucune attaque (...) contre le droit des femmes à accéder librement à l'avortement", insiste Marlène Schiappa.

L.A., avec AFP