Interdiction du spectacle de Dieudonné : la colère des fans

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Pour Manuel Valls, "la République a gagné" : le spectacle de Dieudonné n'a finalement pas eu lieu ce jeudi soir à Nantes.
Mais pour l'obtenir, le ministre de l'Intérieur a dû recourir en urgence au Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative de France. Car le spectacle avait été autorisé dans un peu plus tôt par le tribunal administratif de Nantes, sollicité par l'humoriste.
Devant le Zénith de Nantes, des sifflets et des cris ont retenti à l'annonce de l'annulation du spectacle. Colère évidemment mais pas d'incident. Les spectateurs arrivés en masse, dont certains ont entonné en choeur la chanson polémique "Shoah ananas" ou appelé à la démission de Manuel Valls, se sont dispersés vers 20h30 à l'appel de Dieudonné. Ce dernier est parti vers 21h30 en levant le bras pour saluer les fans encore présents.
"Où est la liberté d'expression?", crie une fan à l'annonce de l'iannulation. "Ce soir je suis scandalisé", réagit un autre. Un troisième juge que "c'est vraiment choquant, parce que quand on regarde son spectacle, les blagues soi-disant antisémites représentent 1% du spectacle. Pour un humoriste, ça va trop lion,. On a la liberté d'expression, on le laisse, on n'est pas en Iran !", s'indigne-t-il.
Dans la foule, un jeune homme assure avoir "voté Hollande" et se battre "depuis toujours contre le Front National", "et en fait je vote pour un parti que me mets dans une sorte de Corée du Nord", conclut-il.
La "méthode Valls" fait débat
Reste à savoir qui sort vainqueur de ce bras de fer ? Si la majorité se félicite de la décision du Conseil d'Etat, la polémique fait rage sur la "méthode Valls". Jean-Marc Ayrault a estimé que le gouvernement conforté pour enrayer la dérive antisémite dans laquelle "s'est engagé" l'humoriste
Dieudonné, lui, a promis de réagir aujourd'hui dans une vidéo sur sa chaîne YouTube.
Plus de sept Français sur dix (71%) ont une mauvaise opinion de Dieudonné, une image négative qui se retrouve aussi bien chez les sympathisants de gauche, de l'UMP comme du FN, selon un sondage Ifop pour Metronews rendu public vendredi.