Paris: une décoratrice accuse Airbnb d'avoir "copié" son loft

La décoration d'intérieur d'un appartement peut-elle être couverte par le droit de la propriété intellectuelle? La justice pourrait avoir à trancher cet épineux problème, après la plainte déposée par Zoé de Las Cases, une créatrice parisienne. La jeune femme vit dans un ancien garage transformé en loft, qu'elle loue de temps à autre pour servir de décor de cinéma.
Il y a quatre ans, Zoé de Las Cases et son compagnon l'avaient également placé sur Airbnb, le site de location de logements entre particuliers. Immédiatement repéré par les équipes américaines de l'entreprise, le loft avait tapé dans l'oeil du fondateur, Bryan Chesky, qui avait contacté le couple pour y organiser un événement presse.
Le responsable avait ensuite loué le lieu à titre personnel durant trois jours.
Copie conforme en Californie
Mais un an plus tard, Zoé de Las Cases découvre fortuitement sur Internet que le groupe américain a méticuleusement copié l'intérieur de son loft dans les bureaux de San Francisco, jusque dans les moindres détails.
"Toute l'architecture de la cuisine a été copié, les lampes, les objets sur les étagères. Y compris la photo de ma grand-mère", raconte-t-elle.
Un plagiat qui a poussé la créatrice à redécorer son appartement autrement. "Je ne veux pas qu'on pense être dans les bureaux d'Airbnb quand on vient chez moi", se justifie-t-elle, indignée. Le géant, contacté par ses soins, lui répond qu'il s'agit là d'un "hommage".
Une excuse qui ne lui suffit pas: elle a déposé plainte pour défendre ses droits en tant que créatrice. Et espère un jour recroiser la route du fondateur d'Airbnb: le patron a en effet oublié une paire de chaussures chez elle après son séjour parisien.