"On m'a présenté des condoléances": un octogénaire du Haut-Rhin déclaré mort par erreur par la CPAM

Photo d'illustration - Pixabay
En octobre dernier, Roger Rapp effectue une simple visite de routine chez le dentiste. Un rendez-vous médical a priori anodin qui va se transformer en véritable cauchemar pour cet homme bientôt nonagénaire, comme le rapportent nos confrères des Dernières Nouvelles d'Alsace. En effet ce jour-là, la carte vitale du vieil homme ne fonctionne pas. À la pharmacie, la carte verte ne réagit pas non plus: pas moyen de l'actualiser.
Dans un premier temps, cet habitant de Bartenheim (Haut-Rhin) ne s'inquiète pas outre mesure. Ses proches non plus. "On s'est d'abord dit que ce n'était pas grave, qu'il passerait une prochaine fois pour pouvoir se faire rembourser", raconte à BFMTV.com sa fille, Béatrice Renggli. Âgée de 65 ans, c'est elle qui s'occupe de ses parents, désormais âgés, et de "leur paperasse", selon ses mots.
Considéré comme mort depuis le 21 octobre 2021
Mais la petite famille tombe de haut lorsqu'en novembre, elle décide d'appeler les services administratifs pour essayer de comprendre les raisons de ce dysfonctionnement.
"Là, la personne que j'ai eu au téléphone m'a présenté 'ses sincères condoléances!'", s'étonne encore la sexagénaire, qui n'en croit pas ses oreilles. Au bout du fil, la CPAM du Haut-Rhin lui indique que pour eux, M. Roger Rapp est mort depuis le 21 octobre 2021. "Je leur ai répondu: 'Mais enfin! Mon père est à côté de moi au moment où je vous parle!'".
Les agents de la CPAM s'excusent platement, mais ne fournissent pas vraiment d'explication sur les raisons de cette erreur. "Ils ont évoqué une potentielle cyberattaque ou une usurpation d'identité, mais pour moi il s'agit sans doute d'une erreur humaine déguisée", avance Béatrice Renggli, désolée de la situation.
"On s'est aussi rendu compte qu'il ne percevait plus sa pension de retraite depuis octobre!", ajoute-t-elle. "Mais le clou de l'histoire, c'est que son médecin traitant a reçu un courrier pour lui demander dans quelle mesure elle prescrivait des médicaments à un patient décédé..."
"Comment une chose pareille peut-elle se produire?"
Une fois l'étape de la sidération passée, un véritable parcours du combattant administratif s'ouvre alors pour Roger Rapp, sa femme et leur fille. Pour que tout puisse rentrer dans l'ordre, ils sont contraints de passer en mairie afin de faire édifier "un certificat de vie", afin de prouver que l'homme, qui fêtera bientôt ses 90 bougies, est toujours bien en chair et en os.
Maintenant qu'il a pu prouver qu'il était bien vivant, Roger Rapp est théoriquement en mesure de régulariser sa situation auprès de la CPAM. Sa fille indique d'ailleurs qu'une demande de nouvelle carte vitale a été déposée. Mais pour l'heure, Roger Rapp n'a eu aucune nouvelle de l'Assurance maladie, et sa carte ne fonctionnait toujours pas courant décembre.
"Comment une chose pareille peut-elle se produire?", s'indigne sa fille à notre micro, qui regrette que la Caisse d'Assurance Maladie ne se soit pas alertée de la situation. "C'est nous qui avons dû les contacter à chaque fois", assure-t-elle. "C'est très inquiétant pour des personnes de cet âge-là, notamment quand ils ont d'importants problèmes de santé comme mon père. On se demande ce qui pourrait se passer s'ils avaient besoin d'être pris en charge", déplore Béatrice Renggli, qui nous indique que ses parents ont tous les deux contracté le Covid-19 la semaine dernière.