Cannabis: de plus en plus de fumeurs se tournent vers les vaporisateurs

Un joint - Thomas Samson / AFP
Tous les moyens sont bons pour consommer de tout, en réduisant les risques. Dans le pays d'Europe qui compte le plus de fumeur de cannabis, le joint est peut-être en train de reculer pour cette raison. La cause? La popularité grandissante des vaporisateurs, vendus en boutique et qui permettent de consommer du cannabis sans combustion et avec moins de fumée, rapporte Le Parisien ce jeudi.
Dans certaines boutiques de cigarettes électroniques ou sur Internet, il est désormais possible d’acheter ces vaporisateurs, venus des Etats-Unis, d’Israël ou d’Allemagne, où ils sont utilisés pour consommer du cannabis thérapeutique sous forme de CBD. Ces vaporisateurs permettent d’absorber uniquement les principes actifs de la plante de cannabis et présentent d'autres avantages pour celles et ceux qui en consomment.
La vaporisation "moins nocive"
"Quand on fume du chanvre mélangé à du tabac, (comme c’est le cas lorsque l’on roule un joint ‘traditionnel’, NDLR), on avale du goudron, des métaux lourds et du monoxyde de carbone", rappelle au Parisien Florent Buffière, membre de l’association NORML, qui milite pour l’évolution du statut légal du cannabis à des fins relaxantes et médicales. Même son de cloche du côté des professionnels de santé, où l’on ne conteste pas que la vaporisation est "moins nocive".
"Tous les produits issus de la combustion sont à éviter. Avec ce procédé, on évite le tabac qui contient plus de 4000 substances, la plupart toxiques. Cette technique est même indiquée pour le chanvre thérapeutique", explique Amine Benyamina, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, dans le Val-de-Marne.
"Tendance"
Enfin, la vapeur dégagée par les vaporisateurs est presque inodore et les appareils sont de plus en plus petits, devenant presque indétectables pour les autorités, alors que détenir et consommer du cannabis reste illégal en France.
Cependant, les vaporisateurs ne sont pas encore en train de conquérir le cœur de tous les consommateurs de cannabis: "On ne peut pas parler de boom comme avec la cigarette électronique, mais d’une tendance", explique au Parisien Nicolas Atlan, propriétaire d’une boutique qui vend des vaporisateurs. "Sur Internet et dans notre boutique, on en vend cinq à dix par jour", précise le propriétaire d’une autre boutique. Un marché de niche qui n’attend que la perspective d'une légalisation pour exploser.