70 ans après la guerre, la lettre d'adieu d'un résistant parvient enfin à ses fils

Lettre et enveloppe photo d'illustration - Excessial Calligraphie - FLICKR
Les fils d'un résistant néerlandais mort en déportation ont pu lire la lettre d'adieu de leur père, 70 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, a annoncé ce jeudi le Service international de recherches (SIR) établi en Allemagne.
"C'était très émouvant pour nous. Nous ne l'attendions plus", a déclaré Joop Will, 82 ans, évoquant le courrier de son père dont la famille a préféré taire le contenu, trop intime, précise le SIR dans un communiqué.
Des adieux écrits jamais parvenus à sa famille
Peter Will, emprisonné fin 1943 à Nimègue (Pays-Bas) à 47 ans, avait été envoyé en mai 1944 dans le camp de transfert d'Amersfoort. Apprenant sa déportation au camp de concentration allemand de Neuengamme (nord), il avait écrit à sa femme et ses six fils une lettre d'adieu, qu'il n'a jamais pu envoyer. Dans ce camp destiné à épuiser ses prisonniers par le travail, le résistant a survécu près d'un an avant de succomber en avril 1945, quelques jours avant la libération par les troupes britanniques, lors d'un ultime transfert en train vers le camp de Bergen-Belsen.
Les autorités locales ont rendu en 1949 son alliance, son stylo et la Bible qu'il portait sur lui à sa famille. Mais son portefeuille, comprenant la lettre d'adieu et plusieurs photos, alors que les proches de Peter Will n'ont eu pendant des décennies qu'un seul cliché de lui, a été archivé sous un nom erroné. L'objet a été confié en 1963 au SIR, créé après la guerre pour rechercher les personnes disparues, puis dévoilé au public en octobre dernier, sur le site internet de cette institution basée à Bad Arolsen, dans l'ouest de l'Allemagne. Une proche de la famille a vu le portefeuille et averti les enfants du disparu. Deux d'entre eux, Joop et son frère aîné Peter, 87 ans, se sont immédiatement rendus au SIR, accompagnés d'une petite-fille du résistant et de son mari.
L'aboutissement d'une longue quête familiale
Cette découverte parachève une longue quête familiale pour élucider le sort du déporté, dont l'itinéraire avait été minutieusement reconstitué par Peter et un autre de ses frères, Bert, dans un livre à destination de la génération suivante.