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Société

Inondations: décrue amorcée à Paris, la Seine à 5,77 mètres

Une vue aérienne le 4 juin du chantier de la Cité musicale sur l'Ile Seguin, à Boulogne-Billancourt

Une vue aérienne le 4 juin du chantier de la Cité musicale sur l'Ile Seguin, à Boulogne-Billancourt - HO - AFP

La décrue est amorcée à Paris. La Seine est descendue ce dimanche à 5,77 mètres. Mais des perturbations demeurent sur les rails ou dans les musées parisiens.

A Paris la Seine poursuit sa lente décrue ce dimanche, revenant à 5,77 mètres vers 8 heures après un pic de 6,10 mètres dans la nuit de vendredi à samedi, selon le service de prévention Vigicrues.

La Seine redescend régulièrement, d'un à deux centimètres par heure environ. Le pire semble passé dans la capitale où la montée continue des eaux brunâtres a atteint son plus haut niveau depuis trente ans. Il s'agit de la plus forte crue depuis 1982 (6,18 mètres cette année-là), très loin cependant de la fameuse crue de 1910 (8,62 mètres).

Quatre morts et 24 blessés

Depuis le début des intempéries le week-end dernier, quatre décès et 24 blessés sont à déplorer, a indiqué le Premier ministre. L'origine de la mort d'une des quatre victimes déjà recensées, une octogénaire, reste toutefois incertaine. François Hollande a qualifié la crue de "vraie catastrophe", lors d'un déplacement dans la ville inondée de Romorantin, dans le Loir-et-Cher.

Dès mercredi, a rappelé le chef de l'Etat, l'état de catastrophe naturelle sera reconnu au Conseil des ministres. "Le retour à la normale prendra évidemment plusieurs jours", a souligné Manuel Valls. "La décrue devrait être lente", a confirmé la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal. Selon elle, la crue de la Seine a atteint un "plateau", situation qui pourrait durer une semaine encore.

Des perturbations sur les rails

Du côté des transports franciliens, les perturbations demeurent d'actualité. La RATP, qui avait déclenché vendredi son plan de prévention, garde fermées à titre préventif deux stations de métro et une gare RER. Pour la SNCF, qui a trois de ses lignes partiellement coupées en Ile-de-France, le retour à "un trafic normal n'est pas attendu avant la deuxième partie de la semaine prochaine", selon son président.

En déplacement dans un quartier inondé de Crosne, en Essonne, Manuel Valls a appelé à l'arrêt "le plus vite possible" du mouvement de grève à la SNCF, pour lui "totalement incompréhensible" dans le contexte des intempéries.

Les sinistrés attendent les assurances

Le musée du Louvre, le musée d'Orsay, deux sites de la Bibliothèque nationale de France restent par ailleurs fermés. Mais le Grand Palais rouvrira ce dimanche.

Près de 500 patients ont dû être évacués d'une dizaine d'hôpitaux en Ile-de-France et dans le Centre-Val-de-Loire, ainsi que plus de 800 résidents d'établissements médico-sociaux. Au total, dans les régions concernées, "il y a eu 20.000 évacuations", selon Manuel Valls. En Meurthe-et-Moselle, 117 personnes ont été évacuées depuis vendredi soir à la suite de violents orages. Sur l'autoroute A10, l'évacuation des 200 voitures et 100 poids lourds bloqués pourrait démarrer.

11.000 foyers privés d'électricité

Plus que jamais, les sinistrés attendent la venue des experts des assurances. Lundi, une réunion entre assureurs et gouvernement est prévue pour coordonner l'indemnisation des victimes. Deux autres se tiendront mardi à Matignon: une pour préparer les dossiers de catastrophe naturelle, et une sur les calamités agricoles.

Un peu plus de 11.000 foyers restent privés de courant dans le Loiret, le Cher et le Loir-et-Cher et l'Ile-de-France, selon Enedis (ex-ERDF). Ségolène Royal a enfin annoncé la tenue "d'ici la fin du mois" d'un nouvel exercice de simulation de crue majeure de l'ampleur de celle de 1910, semblable à celui qui avait eu lieu en mars.

C.H.A. avec AFP