Inondations: le retour à la normale du trafic SNCF va "prendre du temps"

Le RER C est encore "4 mètres au dessous du niveau de la Seine", a indiqué la SNCF ce samedi. (Illustration) - AFP
Alors que la décrue de la Seine s'amorce lentement, il n'y aura pas de retour à la normale du trafic SNCF avant la "deuxième partie de la semaine prochaine".
"Le jour où la voie sera à sec, quand la décrue sera faite, il faudra 48 heures de travaux pour remettre en service normal, donc ça signifie qu'il faut compter sur un trafic normal dans la deuxième partie de la semaine prochaine", a déclaré ce samedi le président de la SNCF Guillaume Pepy.
Cependant, "si la décrue était très rapide, ça pourrait être un peu plus tôt mais la question est de savoir s'il y a un plateau ou s'il y a une décrue rapide et à ce stade, on se sait pas", a estimé Guillaume Pepy.
En Ile-de-France, le trafic est "critique"
Le trafic des trains en Ile-de-France était toujours "critique" samedi matin en raison des intempéries, selon la SNCF, qui explique que la reprise va "prendre du temps", avant de "pouvoir réparer".
La SNCF "est un peu dans la même situation que les personnes qui ont eu une maison inondée, ils y reviennent et ils ont des travaux à réaliser. On va être dans cette situation sur les voies pour vérifier les installations, faire des réparations, mais aussi sur les trains car certains ne peuvent pas être entretenus", a expliqué à la presse Alain Krakovitch, directeur général SNCF Transilien, en gare d'Austerlitz.
"Ça va prendre du temps de pouvoir réparer, de pouvoir faire cette maintenance, avant de pouvoir avoir une circulation normale sur l'Ile-de-France", a ajouté le directeur général SNCF Transilien.
Des "incidents extrêmement graves"
C'est, selon Alain Krakovitch, "quelque chose que nous n'avons pas connu depuis 50 ans: 7 lignes sur 14 soit la moitié des lignes ont été touchées par des incidents extrêmement graves, c'est donc une situation exceptionnelle", a-t-il martelé.
Mais "ce qui est sûr, c'est avant cette reprise, il faudra vérifier toutes les installations", a-t-il précisé. Interrogé sur le coût de ces intempéries pour la SNCF, Alain Krakovitch a expliqué qu'il "était impossible de le définir à ce stade".
Selon Didier Bense, directeur général SNCF Réseau Ile de France, la SNCF dispose de "1.500 gilets rouges dans toutes les gares d'Ile-de-France, 2.000 personnes dans les services de maintenance qui travaillent sur l'ensemble des voies pour accélérer cette reprise en service dans de bonnes conditions".
Trafic "encore critique"
Le trafic est "encore critique" et on "est aujourd'hui encore sur des opérations de surveillance voire de dépose d'installations car la nappe phréatique suit le niveau de la Seine avec un ou deux jours de retard donc on subit encore la montée des eaux", explique Didier Bense.
"On va attendre que les eaux se retirent et à partir du moment où les eaux seront retirées, on s'organise pour remettre en état les installations, il nous faudra environ 48 heures mais à partir d'un délai que je ne peux pas préciser aujourd'hui car les prévisions de décrue sont à ce stade imprévisibles", déplore-t-il.
Didier Bense fait état d'une "une ligne C dont le rail est 4 mètres au dessous du niveau de la Seine. Cette ligne dans la section interrompue est composée de 5 kilomètres de tranchées, 2 kilomètres de tunnels donc on a beaucoup d'apports d'eau soit par infiltration mais surtout par des remontées de le nappe phréatique qui suit le niveau de la Seine".
Pécresse "attristée" par la poursuite de la grève
De son côté, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France (Les Républicains), s'est elle dite "attristée de voir que dans le même temps, une partie du personnel a choisi d'aller jusqu'au bout de la grève".
"C'est très désespérant de voir que les grévistes continuent la grève alors que toute l'Ile-de-France est dans la panade", a déploré Valérie Pécresse. "Car en même temps que nous subissons ces intempéries d'une ampleur exceptionnelle, qui mettent toute l'Ile-de-France en rideau, nous avons une négociation de la convention collective de la SNCF, avec la nécessité de faire des progrès de compétitivité qui est une nécessité absolue pour cette très grande entreprise publique".
Elle a rappelé qu'elle "allait proposer lors de la prochaine commission permanente de la Région, la mise en place d'un fonds d'urgence d'un million d'euros pour les communes d'Ile-de-France sinistrées par les inondations".